Le Gardasil a désormais un concurrent, le Cervarix
Additif (2 novembre 2010)
Le
Cervarix a obtenu une extension de l'AMM européenne à 3 autres
virus HPV, les 31, 33 et 45 en plus des 16 et 18 déjà présents.
Voir un
extrait du communiqué de GSK ainsi que des informations
de GSK sur son vaccin.
Fin de l'additif.
Chacun connaît désormais le Gardasil, ce
vaccin contre certains papillomavirus et présenté comme étant un vaccin contre
le cancer du col de l’utérus. Ce vaccin est produit par le laboratoire
américain Merck et diffusé en France par Sanofi. Le laboratoire britannique GSK
s’était aussi lancé dans cette aventure mais avait un peu de retard sur son
concurrent et c’est donc un an plus tard, le 20 septembre 2007, que son vaccin,
le Cervarix, a obtenu une AMM européenne. Désormais toutes les AMM des
médicaments et vaccins sont délivrées au niveau européen. Il est maintenant
commercialisé en France depuis le 17 mars 2008 c’est à dire pratiquement un an
après le Gardasil.
A cette occasion l’Afssaps, l’Agence
française de sécurité sanitaire des produits de santé, a publié un communiqué dont voici
l’essentiel :
CERVARIX®
se présente en suspension injectable en seringue pré-remplie. C’est un vaccin
contre le Papillomavirus Humain [Types 16, 18] , recombinant, avec adjuvant
ASO4, adsorbé*. Les rapporteurs et co-rapporteurs sur ce vaccin ont été la Belgique et l’Allemagne.
* ASO4
désigne un nouvel adjuvant contenant 500 µg
d’hydroxyde d’aluminium et 50 µg de lipide monophosphoryle A 3-désacylé
Durant
la phase de développement clinique, le profil de sécurité d’emploi de Cervarix®
a été évalué sur plus de 16000 sujets de sexe féminin.
Les effets indésirables les plus fréquents sont :
céphalées, myalgies, fatigue et réactions au site d’injection incluant douleur,
rougeur et gonflement.
Les
données pré-cliniques et cliniques disponibles sont insuffisantes pour
recommander l’utilisation de Cervarix® pendant la grossesse.
Le
programme de surveillance européen, en complément de la pharmacovigilance
classique, comprend :
1. la réalisation d’une étude
randomisée de phase IV de sécurité et d’efficacité conduite en Écosse, qui
suivra plusieurs dizaines de milliers de sujets après vaccination par
Cervarix®. Un des objectifs de cette étude est la surveillance de la
survenue éventuelle de maladies auto-immunes.
2.
la réalisation d’une étude de phase III/IV en Finlande chez environ 70 000
sujets âgés de 12 à 15 ans (dont près de la moitié des sujets exposés à
Cervarix®, le comparateur étant le vaccin Engerix B®), avec randomisation sur
les centres. Un des objectifs est également le suivi des éventuelles
maladies auto-immunes jusqu’à l’âge de 18-19 ans.
3. la mise en place d’un registre de
grossesses, afin de mieux décrire et analyser le profil de tolérance du vaccin
chez les femmes exposées par inadvertance dans
le mois précédant la conception et à tout moment de la grossesse.
4.
plusieurs essais cliniques avec pour objectifs respectifs d’étudier la
co-administration avec d’autres vaccins, l’efficacité à long terme, le suivi de
la prévalence des différents types d’HPV oncogènes, la sécurité et
l’immunogénicité chez la femme séropositive au VIH, la sécurité et
l’immunogénicité chez l’homme.
En
complément du programme européen de surveillance et afin de mieux appréhender
le profil de sécurité d’emploi lié en particulier à l’adjuvant ASO4, dans les
conditions réelles d’utilisation, l’Afssaps a initié un programme national
adapté avec :
•
une surveillance pro-active de l’ensemble des événements
post-vaccinaux.
•
la participation d‘un groupe national référent déjà mis en
place par l’Afssaps, composé d’experts cliniciens et épidémiologistes, chargé
notamment, si nécessaire, d’analyser les éventuels cas de manifestations
auto-immunes qui pourraient être déclarés (au réseau national des 31 CRPV et au
laboratoire), et d’anticiper la mise en place d’études épidémiologiques en France
pour la surveillance de ce vaccin.
•
la réalisation avec la Caisse Nationale d’Assurance
Maladie des Travailleurs Salariés (Cnamts) d’une étude de surveillance de
l’incidence des maladies auto-immunes entrant dans le cadre des Affections de
Longue Durée (ALD) sur l’ensemble de la population cible recommandée par le
HCSP, jeunes filles et femmes, vaccinées ou non et affiliées au régime général
de l’assurance maladie.
L’Afssaps
rappelle que tout effet indésirable grave ou inattendu susceptible d’être lié à
la vaccination par Cervarix® doit obligatoirement être déclaré par les
professionnels de santé au CRPV de rattachement géographique (coordonnées
disponibles sur le site Internet de l’Afssaps www.afssaps.sante.fr,
ou dans le dictionnaire Vidal).
Lien
avec le RCP :
http://www.emea.europa.eu/humandocs/PDFs/EPAR/cervarix/H-721-PI-fr.pdf
Lien
avec l’EPAR (European Public Assessment Report) :
http://www.emea.europa.eu/humandocs/Humans/EPAR/cervarix/cervarix.htm
Lien
avec les recommandations officielles du HCSP (Haut conseil de santé publique).
http://www.hcsp.fr/hcspi/docspdf/avisrapports/hcspa20071214_Papillomavirus.pdf
Commentaire : force est de
constater, une fois de plus, qu’il existe beaucoup d’inconnues concernant ce
vaccin, comme d’ailleurs pour le Gardasil dont l’avis du HCSP précisait que les
essais menés jusqu’alors ne permettaient pas d’appréhender les risques
inférieurs à 1 pour 4000 vaccinations. Alors, dans le cadre d’une vaccination
que les autorités voudraient généralisée, on organise une surveillance dont
l’objectif n’est pas -ne peut pas être- d’éviter des accidents fâcheux et
graves, mais d’essayer d’éviter qu’ils soient trop nombreux et déclenchent une
violente réaction du public comme pour la vaccination hépatite B. Par exemple
en mettant plus tôt en évidence certaines contre-indications non encore
perçues. C’est donc la population toute entière qui est l’objet de cette
expérience avec la bénédiction des autorités qui remboursent le vaccin.
On peut aussi penser que GSK se devait de sortir rapidement son vaccin pour ne pas être trop distancé par ses concurrents. Espérons seulement que cette course n’aura pas conduit le laboratoire à précipiter les études.
Le HCSP a fait son choix entre les 2 vaccins :
" Le CTV/HCSP, dans l’avis du 14 décembre 2007, recommande, dans l’état actuel des connaissances,
préférentiellement le vaccin quadrivalent (6, 11, 16, 18) par rapport au vaccin bivalent (16, 18)."