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La Question des Vaccins
18 janvier 2008

Refus du ROR : quand le ministère en analysait les causes

Quelles sont les caractéristiques des mères refusant le vaccin ROR ? Une enquête avait été diligentée en 1994 à ce sujet pour le compte du ministère de la santé et de la CNAM. Malgré son ancienneté les caractéristiques de cette étude, ses objectifs, ses analyses, en particulier la caractérisation des mères dites « non-vaccinantes », les procédés envisagés pour obtenir leur adhésion ainsi que l’existence même de telles études sont toujours d’actualité. En voici les principales orientations.

Elle ont été mises en lignes par une association, France, Qualité, Publique dont le but est de promouvoir la Qualité Publique et son évaluation grâce à un réseau partenarial unique d’acteurs : associations d’usagers, d’élus, de professionnels, des collectivités, ministères, organismes publics, syndicats, consultants. Voici des extraits sans commentaires :

Les objectifs

Atteindre les objectifs de l’OMS de 95 % dans un délai de 2 ans.
Affirmer la volonté de l’Etat dans le domaine de la prévention
Impliquer et mobiliser les acteurs de la vaccination.

Les cibles

Le grand public, avec comme cœur de cible les mères de famille.
Les médecins, généraliste ou pédiatre, qu’ils exercent en P.M.I., à l’hôpital, en libéral qui sont prescripteurs.
Les professions paramédicales : puéricultrice, pharmaciens... qui jouent un rôle de conseil.

Les études

Une analyse géographique montre que le taux de couverture est inférieur à 62 % dans certains départements du sud. Il fut donc procédé à une enquête qualitative auprès de quatre départements : Bouches-du-Rhône, Dordogne, Gard et Haute-Garonne.

Cette étude a permis de définir 4 types de mères "non-vaccinantes" :

Les "consuméristes" pour qui la maladie est considérée comme un état naturel, facteur d’immunisation. Ces mères rejettent les solutions de masse et les discours de santé publique mais sont à la recherche systématique d’information. Le vaccin est vécu comme une perturbation injustifiée qui rond l’équilibre naturel, l’acte de vaccination étant potentiellement plus agressif que la maladie elle-même.

Les "empiristes" qui ont une attitude avant tout pragmatique et dédramatisée face aux questions de santé, associant le "bon sens traditionnel aux références scientifiques actuelles. Ces mères rejettent les médecines nouvelles marginales et tout discours systématique en matière médicale. la vaccination est une mesure de prévention dont le principe n’est pas en cause. Elles sont particulièrement sensibles au rapport bénéfice/risques de la vaccination.

Les "écologistes rebelles" présentent un fort investissement idéologique en matière de santé et de relation avec le corps médical. pour elles, la maladie est réputée contribuer au développement de l’enfant, tant sur le plan physique (immunité) que psychique (épreuve initiatique). Elles contestent les principes de la médecine traditionnelle, vécues comme une institution répressive. la vaccination est considérée comme une prise de risque mal motivée. Pourtant ces mères ont une faible connaissance des risques de complications des trois maladies concernées. la campagne d’incitation est considérée comme un conditionnement de masse.

Les "dépendantes" pour qui la maladie est perçue comme un accident, un événement hors norme. Elles entretiennent avec le médecin une relation de dépendance. Il apparaît comme le seul décideur. Leur exigence est avant tout une minimisation de la souffrance. Le caractère obligatoire de la vaccination les rassure.

Certains arguments auxquels les mères non-vaccinantes pourraient être sensibles ont pu être dégagés :

l’aspect pratique de "3 vaccins en 1" qui permet d’éviter les dépenses et actes superflus
l’information sur les risque des trois maladies, les bénéfices du vaccin, son rapport bénéfices/risques, la durée de l’immunité. Ces arguments peuvent être communs aux différentes cibles sauf pour celle des "écologistes rebelles" dont il s’agit d’éviter la diffusion des thèses

Les canaux d’information privilégiés sont
pour les consuméristes, le dialogue avec le médecin, la presse santé ou féminine sous forme de débat ou témoignage ;
pour les empiristes, la presse santé, le dialogue avec le médecin, des campagnes publicitaires ;
pour les dépendantes, l’autorité du médecin qui va les libérer de la prise de risque ;

L’étude auprès des médecins non prescripteurs montre une absence globale de motivation à l’égard de la vaccination avec des freins :

1- Médicaux : mise en cause de l’intérêt et de l’efficacité du vaccin, doutes de l’évaluation bénéfice/risques.

2- L’argument de l’éradication suscite scepticisme sinon rejet.

3-  Sociaux : prise de risque inutile en l’absence de demande des parents, coût trop élevé, respect du choix des parents.

4- Idéologiques pour les médecins "militants" pour les médecines nouvelles.

Les leviers majeurs reposent sur la pression sociale et la demande parentale, des informations notamment sur les données épidémiologiques comparatives.

Les circuits d’informations pertinents sont les enseignements post-universitaires, le discours de praticiens hospitaliers dans le cadre de colloques ou d’articles dans la presse médicale

Les moyens de la campagne

Un slogan : Rougeole-Oreillons-Rubéole, Pas d’hésitation, Vaccination !

Auprès du grand public
1- une brochure grand-public avec des questions-réponses ;
2- des spots TV d’une durée de 8 à 20 secondes sur 3 semaines ;
3- un publi-rédactionnel dans la presse grand public en quadrichromie reprenant des questions de mères de famille non-vaccinantes sur deux mois ;
4- l’affichage de posters dans les pharmacies volontaires ;

Auprès des professions de santé
1- une table ronde aux Entretiens de Bichat ;
 2-  un guide des vaccinations publié à l’occasion des Entretiens de Bichat pour les médecins généralistes et les pédiatres ;
3- un publipostage médecins comprenant : un bon de commande du guide des vaccinations un 4 pages d’information spécifique sur la campagne une lettre de présentation et de mobilisation ;
 4-  des articles dans la presse professionnelle pour solliciter le volontariat des pharmaciens notamment dans les zones à faible couverture et pour les volontaires remise d’un dépliant et d’un questionnaire destiné aux mères de famille (100 exemplaires par officine) dont les résultats feront l’objet d’une campagne rédactionnelle.

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Commentaires
B
Information très intéressante ! Merci encore Texmex.<br /> Il est fort possible que l’épidémie de rougeole en Suisse soit la rançon des campagnes de vaccination contre la rougeole. C’est paradoxal mais le phénomène est parfaitement connu et a déjà été observé dans une île isolée du Pacifique : grosse campagne de vaccination, la maladie disparaît pendant 27 ans pour soudain ressurgir par une très grosse et grave épidémie.<br /> Comment cela ? Avant la vaccination l’ensemble de la population était immunisée contre la maladie par la maladie elle-même, sauf les enfants au delà d’un an et jusqu’à ce qu’ils fassent la maladie. En vaccinant ces enfants on a ajouté leur immunité à celle déjà existante, d’où le succès apparent du vaccin. Mais la réduction de la circulation du virus chez les enfants, en raison même de l’efficacité du vaccin, réduit celle des adultes qui ne rencontrent plus le virus. À terme, une partie de la population adulte perd son immunité. On peut alors observer de graves rougeoles touchant des adultes, voire des personnes âgées. On en arrive alors à justifier la vaccination des adultes.<br /> Question : est-il possible d’immuniser la totalité de la population, de la naissance à 110 ans, par la seule vaccination ? La réponse est parfaitement connue : NON !!!
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T
Vaccination de la rougeaole: c'est la seule solution contre la maladie en suisse.... Ecoute l'article de On en parle sur la RSR, http://www.rsr.ch/la-1ere/on-en-parle#mardi<br /> le podcast devrait arriver dans la journée.<br /> <br /> Article de presentation de l'emission:<br /> -------------------------------------<br /> Gare à la rougeole ! <br /> <br /> Les adultes non immunisés peuvent aussi se faire vacciner. [© Tomasz Trojanowski - Fotolia.com]<br /> La rougeole fait des ravages en Suisse en ce début 2008. Etat des lieux.<br /> <br /> Depuis l'été 2007, le pays enregistre une très importante épidémie de cette maladie contagieuse.<br /> <br /> La Suisse subit la plus importante épidémie de rougeole depuis l'introduction, en 1999, de la déclaration obligatoire de cette maladie. Vingt-neuf cas ont été rapportés depuis le premier janvier 2008. Ces treize derniers mois, 1'100 cas environ ont été déclarés, contre cinquante en moyenne les années précédentes.<br /> <br /> Pourquoi tous ces cas de rougeole ? Quels sont les risques ? Quelle est l'importance du vaccin ? On en parle avec Philippe Sudre, médecin cantonal genevois délégué pour les maladies transmissibles.<br /> <br /> Informations sur la rougeole sur le site de l'Office fédéral de la santé publique
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B
La campagne relatée ici était en 1994 mais plusieurs points de cette campagne peuvent être quasi permanents comme les sollicitations auprès des médecins, des posters dans les pharmacies etc.
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T
La campagne c'etait en 94 ou c'est pour maintenant?
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