Evaluation vaccinale : les parlementaires s'interrogent
Le 6 juin 2007 : l ‘Opeps (Office
parlementaire d’évaluation des politiques de santé) était réuni autour du
président de séance Jean-Michel Dubernard, député et chirurgien de profession.
Il déclarera au cours
de cette réunion « qu'il
manque des données scientifiques permettant d'apprécier l'utilité des
vaccins ». De
quoi faire rebondir l’auditoire constitué non seulement de parlementaires très
motivés par le sujet mais aussi de très hauts représentants de l’Industrie
pharmaceutique. Selon le compte-rendu, le débat s’est alors poursuivi
ainsi :
« M. Nicolas About, sénateur,
vice-président, a fait valoir qu'il est important, dans le cadre du projet
de loi de financement de la sécurité sociale, de disposer d'une veille portant
sur tous les inconvénients qui découlent des vaccins. Il a demandé s'il existe
une banque de données réellement opposable, qui permettrait de définir une
politique de la vaccination plus efficace. Il a également souhaité savoir s'il
existe une politique de vaccination des personnes immigrées.
M. Eric Lecocq, directeur général France
de Sanofi Pasteur MSD, a rappelé que le conseil supérieur d'hygiène
publique a récemment souligné la nécessité de mettre en place des outils
épidémiologiques, dont l'absence est particulièrement dommageable en France. Il
a considéré que l'association française de sécurité sanitaire et des produits
de santé (Afssaps), la direction générale de la santé (DGS) et la caisse
nationale d'assurance maladie (Cnam) devraient créer un outil épidémiologique
commun. Il a indiqué que la psychose autour du vaccin contre l'hépatite B est
si puissante que l'une des craintes que suscite la mise en place d'un vaccin
contre le papillomavirus est qu'une jeune fille vaccinée ne soit ensuite
atteinte d'une sclérose en plaques.
Or, les autorités sanitaires ne sont pas
capables de dire combien de scléroses en plaques touchent la population
générale, ce qui permettrait pourtant d'établir une comparaison avec le nombre
de cas qui surviendraient au sein d'une population vaccinée.
L'une des raisons pour lesquelles la vaccination contre le rotavirus ne
se développe pas est que l'on ne connaît pas exactement le nombre d'invaginations
intestinales dans la population générale. »
Pourtant, à
propos du lien qui a fait polémique entre la vaccination hépatite B et la
sclérose en plaques on nous a assuré que la fréquence des SEP était
suffisamment bien connue pour pouvoir affirmer qu’aucune étude faite à ce jour
ne pouvait établir de lien, ce qui fut aussitôt transformé en « il n’y a
pas de lien entre la vaccination et l’apparition d’une SEP ». On reconnaît
aujourd’hui que la fréquence des SEP n’est pas suffisamment bien connue pour
affronter sereinement la vaccination contre le papillomavirus…
Pour les
vaccins contre le rotavirus, responsable de certaines gastros, on a observé des
invaginations intestinales chez des enfants vaccinés. Elles ont fait craindre
que le vaccin en soit la cause.
« M. Bertrand Alexandre, directeur de la BU de GSK France, a déploré que l'invocation du principe de précaution ne soit pas accompagnée des outils permettant de mesurer l'impact de telle ou telle vaccination.
M. Eric Lecocq a rappelé que l'institut de veille sanitaire (InVS) a rendu un avis sur un vaccin contre le rotavirus, en considérant que son coût était trop élevé, sans apporter aucune confrontation d'idées, ni aucune proposition d'un prix différent, ni aucune précision sur les bases épidémiologiques qui ont été utilisées pour évaluer le vaccin. Par exemple, il n'est tenu aucun compte des arrêts maladie et cela, parce que chaque organisme payeur refuse de prendre en considération l'ensemble des prises en charge.
M. Nicolas About, sénateur, vice-président, s'est étonné de la couverture vaccinale moyenne de la France, alors qu'il s'agit de l'un des pays les plus contraignants en matière d'obligation vaccinale.
M. Claude Le Pen, membre du comité d'experts, a estimé que ce
résultat est plutôt le fait d'un lobby anti-vaccinal plus fort que dans les
autres pays. »
Peut-être,
mais pourquoi un lobby anti-vaccinal plus fort qu’ailleurs ? En raison
d’abord des obligations vaccinales et de pressions liées depuis très longtemps
à la situation particulière de la France en matière de vaccins : ce n’est
pas le hasard si la France est numéro 1 pour la production de vaccins. Il a
d’abord fallu pour cela soutenir le développement de cette industrie sur notre
territoire. Comment ? En vaccinant massivement notre population et plus
qu’ailleurs. Il n’y a pas de secrets, si la France occupe une place aussi
privilégiée dans le commerce mondial du vin et des alcools, c’est d’abord parce
que sa population en a beaucoup consommé, ce qui a permis un développement
suffisant de la production, du savoir-faire et d’une certaine culture pour
ensuite permettre l’exportation mondiale. Ce ne fut pas sans excès et sans
drames. Tout cela a aussi engendré une réaction de nature hygiéniste. Il en est
allé de même avec les vaccins. On peut d’ailleurs observer que le DTP, de
production nationale, est obligatoire alors que le ROR, qui est une production
américaine, ne l’est pas comme cela fut rappelé au cours de cette réunion
:
M. Fabian Wild, Inserm, a fait
valoir que les enfants sont vaccinés en France avec des vaccins américains
comme le ROR (rougeole-oreillons-rubéole).
Quand on
pense aux difficultés récemment rencontrées pour abandonner l’obligation du
BCG. Quand on constate que la France fut un des derniers pays à avoir abandonné
la vaccination antivariolique et qu’elle s’était même fait tirer l’oreille en
1978 par un haut représentant de l’OMS qui était venu à Lyon pour tenir une
conférence de presse où il demandait instamment aux autorités françaises
d’abandonner cette vaccination fort dangereuse et devenue inutile. Quand on
pense que la France n’a pas hésité à précipiter sa population dans une
gigantesque et ruineuse campagne de vaccination contre l’hépatite B, ce
qu’aucun autre pays n’a fait. Quand on constate le mépris dans lequel on tient
les victimes de ces vaccinations. Quand…(on n’en finirait pas !).
Comment
s’étonner qu’il y ait eu une réaction ? L’antivaccinalisme est une
réaction au vaccinalisme qui est l’idéologie de la vaccination. Toute action
engendre une réaction. C’est une loi en Physique. Elle régit aussi les
comportements humains. On ne supprimera pas l’antivaccinalisme en bombardant
avec des B52 mais en éliminant le vaccinalisme, c’est aussi simple que cela.
Selon le
compte-rendu, le débat s’est poursuivi ainsi :
M. Alain Sabouraud, pharmacien responsable de Sanofi Pasteur, a ajouté qu'il n'existe pas en France de promotion de la politique vaccinale, à la différence de celle menée au niveau mondial par l'OMS ou aux Etats-Unis par le Center for Disease Control. Il a estimé que, face au lobby anti-vaccinal, les laboratoires sont mal placés pour faire la promotion du vaccin. Ce rôle pourrait en revanche être confié au comité technique des vaccins (CTV).
M. Eric Guez de Novartis Vaccines, a considéré que la défiance à l'égard du vaccin relève, en France, d'un manque de confiance dans les résultats.
Jean-Michel Dubernard en a convenu, rappelant qu'il n'existe pas de preuve scientifique sur l'utilité des vaccins.
M. Nicolas About, a constaté la meilleure pénétration des vaccins dans les autres pays.
M. Bertrand Alexandre a estimé que l'épisode de l'hépatite B explique pour beaucoup cette situation particulière. Un effort de communication de la part des pouvoirs publics est donc particulièrement nécessaire.
Le président
de séance, député et chirurgien, a donc confirmé et réaffirmé son propos « il
n’existe pas de preuve scientifique sur l’utilité des vaccins ». Le
compte-rendu ne fait état d’aucune contestation de cette affirmation par les
personnalités présentes. Cette affirmation, reprise sur le site AgoraVox par le
journaliste d’investigation Jean-Luc Martin-Lagardette y fait couler beaucoup de salive…