Avec cette affaire du traitement du professeur Didier Raoult contre la covid19 la randomisation a été constamment affirmée comme la condition incontournable de validité d’un traitement alors que Didier Raoult mais aussi Christian Perronne ont soutenu le contraire. Cette polémique fut même particulièrement violente, au moins verbalement mais pas que car elle a largement orienté les décisions gouvernementales et le traitement des malades.

 

Dans l’exemple de la tuberculose et de la streptomycine, une randomisation avait été appliquée à 107 cas dont 52 non traités contre 55 traités pour démontrer son efficacité sur la tuberculose. Les résultats très favorables furent publiés en 1948 [1]. Comme ils furent confirmés par la suite sur le terrain, cela contribua à promouvoir la méthode par randomisation et surtout à la faire considérer comme incontournable alors qu’il aurait été possible de comparer directement avec l’évolution de la tuberculose en l’absence de traitement, évolution bien connue et établie sur des dizaines de milliers de cas. Certes, cette randomisation pouvait permettre de gommer les biais de sélection au sein des 107 cas retenus dans l’étude mais était évidemment sans effets sur les biais qui pouvaient exister entre la population générale et la sélection de ces 107 cas.

Je vais illustrer cette problématique sur un exemple fabriqué à partir d’une situation réelle avec 2 traitements A et A’ pour traiter les calculs rénaux qui n’auront pas la même efficacité sur les petits et les gros calculs, ce qui peut être un facteur caché de confusion.

Ainsi, A aura une probabilité p1 de guérison des petits calculs et p2 pour les gros. De même A’ aura une probabilité p’1 pour guérir les petits calculs et p’2 pour les gros. On aura donc en réalité 4 inconnues. Un échantillon où l’on ne dissocie pas entre les petits et les gros calculs conduira à une équation (ou inéquation) avec 4 inconnues ce qui sera tout à fait insuffisant pour conclure que A et A’ seraient équivalents (ou différents), cette équivalence s’exprimant par p1=p’1 et p2=p’2. Il s’agit là d’une certitude mathématique que je vais illustrer numériquement.

 

Je prends p1=p’2=30 % et p2=p’1=70 % qui assure p1+p2=p’1+p’2. Mon échantillon sera constitué de 200 cas dont 100 petits calculs et autant de gros. Grâce à la randomisation j’aurai 2 échantillons de 100 cas avec 50 petits et 50 gros calculs dans chacun de ces 2 groupes. Le groupe traité par A donnera 50x30%+50x70%=50 guérisons. Celui traité par A’ donnera 50x70%+50x30%=50 guérisons. Je vais donc déclarer que les 2 traitements A et A’ sont équivalents alors qu’en réalité il n’en est rien ! Cette erreur peut conduire à des situations dommageables en pratique.

 

Ainsi, dans une population il y a 1000 cas dont 200 petits calculs et 800 gros. Si je traite par A j’aurai 200x30%+800x70%=620 guérisons alors que par A’ j’aurai 200x70%+800x30%=380 guérisons.

Comme la répartition des petits et gros calculs a toute chance d’être liée aux habitudes alimentaires très variables d’une région à une autre, on voit que l’affirmation fausse que les 2 traitements seraient équivalents ne sera pas sans conséquences. Mais peu importe ici. Cet exemple devrait suffire pour démontrer clairement que la randomisation à elle seule n’apporte aucune garantie d’élimination des biais de sélection entre la population générale et l’échantillon retenu pour procéder à la randomisation pourtant présentée comme un tampon officiel de garantie de qualité.

Avant de randomiser il faut d'abord dissocier judicieusement afin de ne conserver que les petits calculs ou que les gros calculs, le tirage au sort n'intervenant qu'après. J'ai pu constater que pour justifier la randomisation sur des données combinant petits et gros calculs, il est affirmé que celle-ci équilibre les facteurs de confusion, les répartis de façon homogène entre les 2 groupes. C'est vrai mais c'est justement cette opération qui va favoriser la neutralisation des signaux ! Il faut au contraire déséquilibrer le plus possible la répartition des petits et gros calculs, l'idéal étant qu'il n'y en ait que d'une seule  catégorie.

Les conotations favorables ou défavorables du vocabulaire utilisé servent de justification et de démonstration. Homogène et équilibré étant des termes dotés d'un conotation favorable, le fait que la randomisation équilibre dans les 2 groupes la répartition des personnes n'ayant pas du tout la même probabilité de guérison, rendant ainsi homogène leur répartition, chacun  doit se montrer satisfait et considérer la méthode et sa justification comme scientifiques !!!

Quand on mélange de l'eau avec de la farine, si ça fait des grumeaux c'est pas bien mais si on utilise un mixeur pour bien mélanger alors on est très satisfait. Oui, pour faire des gâteaux c'est vrai mais dans la situation qui nous occupe il faut au contraire prendre la centrifugeuse pour séparer l'eau de la farine !  

Bien sûr on retrouve exactement la même situation dans les tests dits cas-témoins quand la probabilité d'exposition à ceci ou cela n'est pas du tout la même parmi l'ensemble des cas considérés. Là aussi il faut impérativement dissocier et pour cela prendre conscience du problème. La réponse (mauvaise) apportée au problème n'est pas une randomisation mais un ajustement par régression logistique conditionnelle. Face à cette avalanche de gros mots, chacun s'incline et pense que ce doit être très scientifique ! Là aussi il faut d'abord dissocier judicieusement et ne pratiquer l'ajustement qu'après.

Exemple : quand on laisse groupées les scléroses en plaques et les atteintes démyélinisantes centrales après vaccination contre l'hépatite B on ne trouve pas de signal mais quand on les sépare, on en trouve un très fort :

http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2014/11/03/30888311.html

Sur le blog "sciences étonnantes" [2] on retrouve, exprimée avec force, cette croyance que la randomisation serait la baguette magique qui résout les problèmes :

"« En sciences, c’est pour cela que l’on préfère en général des expériences « randomisées », qui permettent d’assurer une distribution homogène : par exemple si vous avez des calculs rénaux et que vous participez à une expérience pour comparer les traitements, on vous assigne au hasard le traitement A ou B, sans que la taille des calculs influe sur la décision. On gomme ainsi l’inhomogénéité de distribution, et le paradoxe disparaît : le traitement A sera bien vu comme étant le meilleur. »

Mais ce qui est gravissime est que cela ne fait que reprendre la version de la "science médicale" la plus officielle et internationale.

[1] Streptomycin in tuberculosis trial committee. Streptomycin treatment of pulmonary tuberculosis. Medical research council investigation. Br Med J 1948; ii : 769-82

 [2] https://sciencetonnante.wordpress.com/2013/04/29/le-paradoxe-de-simpson

J'ajoute ici le commentaire déposé par "Les Vaxxeuses" sous une vidéo datant de 2013 et où je raconte une étrange histoire de cuti dans un collège en 1959.

https://www.youtube.com/watch?v=D2_g2N-3tAo&list=PL7ABMToU4aPlfa-kVbBTphJWvnGfPrWZz&index=1

 

Envisagez vous de cesser de pratiquer la censure dans les commentaires de votre blog ? Nous savons qu'il n'est pas facile pour un antivax d'être mis devant ses erreurs de raisonnement, mais à votre âge vous pourriez faire preuve d'un peu plus de maturité.
Voici ma réponse
Je viens de découvrir votre commentaire. J’avais d’abord décidé de ne pas vous répondre mais je vais finalement le faire. D’abord je n’ai jamais reçu sur mon blog un commentaire sous le nom de votre mouvement. Par contre, j’ai échangé patiemment pendant des mois et mêmes des années avec l’un des vôtres. Il intervenait sous le nom de ratio puis initiative rationnelle ou encore pilou. Je n’ai jamais refusé l’échange avec lui malgré ses méthodes déloyales et médiocres comme cela serait vérifiable sur le site «Initiative Citoyenne » par exemple ou d’autres encore. Il est aussi venu sur mon blog où nous avons échangé et, malgré ses procédés plus que contestables, je ne l’ai jamais censuré. Mais un jour, il y a posté plus de 30 fois le même commentaire d’une ligne dépourvue d’intérêt. Cette avalanche apparaissait comme provenant de pays différents et éloignés comme le Japon et le Brésil ou encore la Russie, l’Allemagne etc … Le tout posté à la même heure en moins de 30 minutes d’intervalle. J’ai jugé que trop c’était trop et que pour quelqu’un qui voulait soi-disant discuter sciences un tel comportement était inadmissible et pas très "mature" c’est le moins qu’on puisse dire ! J’ai alors supprimé non seulement ses commentaires mais l’article lui-même, ce qui fait qu’il a fait chou blanc quand il a voulu à nouveau se connecter et il a eu le culot de s’en plaindre comme vous le faites encore par votre commentaire !!!
Il y a 4 ou 5 ans j’avais assisté à l’Institut Pasteur de Paris aux Secondes Assises du vaccin. Après que Robert Cohen, le pédiatre provaccins bien connu, ait dit qu’il n’était pas toujours facile de répondre aux antivaccinalistes, un des directeurs d’un important producteur de vaccins dira « il nous faudra payer une centaine de jeunes pour aller sur leurs sites ». Je ne sais pas si vous êtes le fruit de cette proposition mais ce pourrait être ? Le niveau scientifique d’initiative rationnel était plus que nul, ce qui est logique car je ne pense pas que pour faire un tel "métier" ils choisissent les meilleurs chercheurs. En tout cas cela se voit mais il ne semblait pas suffisamment technique pour être capable de le voir lui-même. De plus, le directeur n’avait pas précisé pour y faire quoi sur ces sites antivaccinalistes mais il est clair que vos objectifs sont la décrédibilisation et la déstabilisation. Sur ce dernier point vous n’y parviendrez pas sur moi. Pour l’autre, je fais confiance aux lecteurs qui sont certainement capables de discernement. Je pense que ceux qui iront écouter la vidéo où je raconte le déroulement et les conséquences de cette séance de cuti sauront se faire un jugement sur le niveau de ma maturité par rapport à la vôtre.
Par vos excès et vos interventions pour le moins décalées par rapport à vos cibles vous vous être discrédités. D’ailleurs une vraie démarche scientifique n’a rien à voir avec attaquer les uns et les autres comme vous le faites. Vous auriez raison cependant si vous disiez que je suis antivaccinaliste, c’est à dire qui s’oppose au vaccinalisme qui est donc l’idéologie vaccinale qui, comme toutes les idéologies, est une muraille psychologique et mentale s’opposant à une réflexion rationnelle et désintéressée.
Bernard Guennebaud

 J'ai aussi placé ce commentaire :

"Les cyclistes grimpeurs aiment se confronter à un absolu, celui de la montagne. à la différence des sprinteurs qui, dans la plaine, aiment jouer des coudes. Il en va de même pour la recherche scientifique qui confronte le vrai chercheur à un absolu."

 

Bien entendu si "les vaxxeuses" veulent venir expliquer ici "mes erreurs de raisonnement" elles peuvent le faire, je me ferai un plaisir de leur expliquer plus en détails ce qu'elles n'ont pas compris et que "l'expertise médicale offcielle et internationale" n'a pas compris non plus.