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La Question des Vaccins
12 janvier 2016

Vaccination : un plan de lutte contre la désinformation ...

 

Le mardi 12 janvier 2016 fut donc le jour où Sandrine Hurel exposa son rapport sur la vaccination et où Marisol Touraine dévoila son plan pour relancer l'adhésion des Français à la vaccination. Étaient également présents à cette réunion historique le directeur général de la santé, le directeur de l'ANSM (Agence du médicament) et le directeur de l'InPES et de l'InVS François Bourdillon.

Ce dernier sera invité le même jour au journal de Jean-Michel Apathie sur Europe1. Après avoir déclaré qu'il fallait lutter contre la désinformation :

"Lutter contre la désinformation. "C'est très bien que l'échelon politique s'empare de ce débat", a-t-il déclaré à propos du plan de Marisol Touraine. Comme l'a révélé Europe1 mardi matin, la ministre de la Santé a décidé de lancer un plan pour redonner confiance aux Français en la vaccination. Il prévoit notamment la création d'un site internet de référence, nourri par des experts indépendants et qui donne des informations sur les vaccins et leurs risques. C'est, selon lui, un bon moyen de lutter contre les informations souvent fausses qui circulent sur le web : "vous tombez sur des sites anti-vaccinaux, alors que vous devriez tomber sur le site du ministère de la Santé", a-t-il expliqué"."

il va lancer, à 12h37 très précisément, cette affirmation définitive (d'où l'importance d'en avoir noté l'heure ... ) :

"Il a été prouvé qu'il n'y avait pas de lien entre la vaccination hépatite B et la sclérose en plaques"

Marisol Touraine a annoncé ( rapporté par Jean-Yves Nau  ) la création d'un site qui énoncera la vérité sur les vaccins et les vaccinations :

« la mise en place d’un « site Internet dédié » par la future « Agence nationale de santé publique » (que dirigera le Dr Bourdillon). »

Il va donc superviser la réalisation d'un site destiné à dire la vérité officielle sur les vaccins et les vaccinations ...

 

C'est bien parti !!!

La confiance tant recherchée va vite se rétablir !!!

On peut se demander si Marisol Touraine ne va pas ainsi offrir  un stand de tir à la foire à la critique vaccinale ! Certes il ne sera certainement pas possible de poster des commentaires directement sur le site mais certains ne se priveront sans doute pas de chercher à dégommer les vérités officielles.

En attendant, afin de participer moi aussi, avec mes modestes moyens, à la lutte contre la désinformation, j'ai envoyé le jour même le courriel suivant à la direction scientifique de l'Institut de veille sanitaire :

 directionscientifique@invs.sante.fr

  Bonjour,

Je viens d'entendre le Directeur général de l'InVS-InPES François Bourdillon déclarer sur Europe1, ce mardi 12 janvier 2016 à 12h37 

« qu'il avait été prouvé qu'il n'y avait pas de lien entre la sclérose en plaques et la vaccination hépatite B ».

Peut-être que les études publiées sur la question n'auraient pas permis de mettre en évidence un lien, peut-être mais certainement non synonyme de la preuve d’une absence de lien. Pourtant, les données publiées de certaines de ces études peuvent permettre d'obtenir aisément des signaux très forts en faveur d'un tel lien. Elles permettent aussi de montrer aisément que non seulement les auteurs de ces études n’ont pas vu ces signaux mais aussi qu’ils ignorent certaines conditions mathématiques essentielles dans la pratique du test cas-témoins, ce qui conduit à la neutralisation de signaux pourtant faciles à voir.

 

Un exemple (parmi d'autres) :

Quand on confronte les données des publications Tardieu 2007  et 2008 on constate que chez les enfants vaccinés contre l'hépatite B il y avait 154 cas d'atteintes démyélinisantes retenues dont 80 étaient devenues des scléroses en plaques, soit 52% ; que chez les non vaccinés contre l'hépatite B il y avait 195 atteintes démyélinisantes dont 63 scléroses en plaques, soit 32%.

A vue on se doute que l'écart entre 52% et 32% a toutes chances de donner un signal fort en raison de l'importance des nombres absolus 154 et 195, ce que chacun pourrait accepter sans avoir jamais étudié la statistique. C'est ce que confirme un calcul classique de probabilités : il y a moins d'une chance sur 10000 d'observer un écart au moins aussi important par le seul fait du hasard. On n'est pas seulement dans le significatif mais dans le très, très significatif.

L'interprétation paraît assez évidente :

La vaccination hépatite B aurait favorisé, chez un certain nombre d'enfants, l'évolution en sclérose en plaques d'une première atteinte démyélinisante qui soit serait apparue même sans cette vaccination mais sans évoluer en sclérose en plaques dans la période d'observation, soit aurait été initiée par cette vaccination. Il n'est pas possible, avec ces seules données, de distinguer entre ces 2 possibilités dont les données publiées sont le cumul.

 

Un  signal très fort neutralisé en cas-témoins  :

Dans ces mêmes publications Tardieu 62 cas de scléroses en plaques sont apparues dans les 4 années qui ont suivi la vaccination hépatite B contre seulement 12 au cours des 2 années suivantes. Il y a de toute évidence un signal. Pourtant il n'apparait pas dans les tests cas-témoins réalisés par les auteurs, même sur le délai de 4 ans :

 

« Exposure to HBV was not associated with a significant increase in the risk of a first episode of MS (Table 2). »

On trouve en particulier dans le tableau 2 un test sur le délai [0 4 ans] avec OR=1,05 ; intervalle de confiance  [0,66   1,68]

Délai supérieur à 4 ans : OR=1,23 ;  intervalle de confiance  [0,64   2,37] »

Se pose alors une question capitale : pourquoi un signal aussi fort et facile à mettre en évidence sur les cas disparait-il en cas-témoins ? La réponse est très simple : il n'y a pas d'indépendance entre les dates de vaccination des cas et de leurs témoins associés, ces témoins étant du même âge que le cas correspondant.

Conséquence : si un cas apparaît dans les 4 années qui suivent sa vaccination, ses témoins vaccinés associés seront aussi classés dans ce délai de 4 ans, la date du début de la maladie pour les témoins (non malades) étant celle du cas associé. Mathématiquement cela interdit la possibilité d'obtenir un signal et invalide les tests pratiqués pour une raison purement mathématique, indépendamment de toutes autres considérations.

Mon article sur cette question :

http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2015/10/31/32861683.html

Au congrès Sfsp de Tours j'étais intervenu, depuis la salle, pour soulever ce dernier problème particulièrement important et lourd de conséquences. J'avais proposé de l'exposer dans d'autres conditions plus favorables. J'ai fait cette  proposition en présence de Corinne Le Goaster (HCSP),  Renée Pomarède (médecin inspecteur santé publique) et  Jean-Paul Guthmann (InVS). Je renouvèle  ma proposition et suggère de rencontrer à ce sujet des experts de l'InVS et autres à vos choix, afin d'exposer cette affaire très importante et d’autres plus en détails.

Cordialement

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