La révision du plan contre la variole dans un congrès scientifique
J'ai présenté au congrès de santé publique Sfsp-Adelf* (17-19 octobre 2013) une communication affichée (poster) sur un sujet à première vue sans urgence particulière mais cependant très sensible et très révélateur : la révision de notre plan de lutte contre la variole.
Le congrès étant achevé je l'ai mis en ligne Congr_sBordeauxVarioleIII
Les dimensions d'un poster étant limitées, il est utile de donner des compléments aux arguments qui y sont présentés ainsi que les références ou liens afin de permettre de mieux comprendre l'argumentation que j'ai seulement pu esquisser. Dans une seconde partie j'expliquerai par quel cheminement, commencé en 1975, j'ai été conduit à présenter une communication sur un tel sujet dans un tel congrès alors que je n'ai aucun lien avec l'épidémiologie ni la santé publique.
* Sfsp : Société française de santé publique Adelf : Association des épidémiologistes de langue française
ADDITIF du 30 mai 2015:
"La vaccination ça ne se discute pas!" a déclaré Marisol Touraine ministre de la santé le 29 mai 2015. Si la vaccination ne se discute pas elle peut s'étudier comme ci-dessous et il y a beaucoup à dire !!!
ADDITIF du 22 août 2016 :
Publiée sur le site de l'OMS, voici une interview datant de 2008 de Donald Henderson qui dirigea le programme d'éradication de la variole à l'OMS. Il publiera en 2009 un ouvrage de 1500 pages où il revient sur son expérience acquise au cours de la campagne d'éradication. Il est considéré comme celui qui a vaincu la variole. Ce fut un remarquable chef de guerre mais, à mon avis, un piètre scientifique.
http://www.who.int/bulletin/volumes/86/12/08-041208.pdf?ua=1
Extrait (pour ceux qui croiraient encore que la variole aurait été vaincue par la vaccination de masse ...) :
Smallpox: dispelling the myths
(Variole : dissiper les mythes)
Q: The eradication programme was originally conceived as a mass vaccination programme. Do you think that was the right approach?
A: The idea that this was conceived as a mass vaccination programme is a myth. It was not. Before 1966 special smallpox control efforts were primarily mass vaccination programmes. Little attention was paid to the reporting and control of cases and outbreaks, which we felt were the most important things.
So when we worked to prepare a manual for the 18-country programme in western and central Africa – a manual that was printed in October 1966 – we made a very strong point about the need for surveillance of cases and their containment. That manual was used in western Africa, but when I went to WHO we modified it so it would be appropriate for countries throughout the world.
FIN des additifs
COMPLÉMENTS et LIENS relatifs au POSTER
Je vais commenter, compléter et référencer successivement chaque partie du poster.
Pourquoi parle-t-on encore de la variole aujourd'hui ?
Notre plan variole, version 2006 (page 2 [1]), expose les raisons de son existence alors que la saisine du ministère de la santé du 15 avril 2011 [2] interroge le HCSP sur l'opportunité de modifier notre plan de lutte contre la variole :
« Le Directeur général de la santé a adressé le 15 avril 2011 au Haut Conseil de la santé publique une saisine relative à la révision des plans de lutte contre la variole.
Il est demandé au HCSP de mettre à jour les avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) du 5 novembre 2001 et du 16 novembre 2001 ainsi que l’avis du Comité technique des vaccinations du 30 janvier 2003 relatifs à la vaccination antivariolique. »
Preuves que les problèmes posés par la variole et la vaccination antivariolique sont toujours d'actualité même s'ils ne sont pas la toute première préoccupation. D'ailleurs le HCSP a pris son temps pour répondre à la saisine de la DGS puisqu'il le fera seulement le 21 décembre 2012 soit 20 mois plus tard, dans un avis [2].
On pourrait aussi signaler l'exposé d'Anne-Marie Moulin membre du CSMT [3] (Commission spécialisée Maladies Transmissibles au HCSP).
Ou encore le rapport du Comité d'experts indépendants (AGIES) [3a] nommé par le Directeur général de l'OMS pour examiner les expérimentations conduites entre 1999 et 2010 sur la variole :
Page 10 :
« Les auteurs voient dans l’éradication de la variole, obtenue en 1980 grâce à une campagne mondiale de vaccination à l’aide de vaccins utilisant des virus de la vaccine vivants, l’un des plus grands succès de l’histoire en matière de santé publique. Toutefois, depuis que la variole a été éradiquée, la stabilité du monde est remise en cause par le terrorisme et la menace d’utiliser la variole comme arme biologique fait désormais partie des possibles. Cette menace s’est aggravée depuis que l’on ne vaccine plus contre la variole et du fait que la vaccination au moyen d’un vaccin vivant est contre-indiquée chez une partie non négligeable de la population sensible. »
Page 22 :
« Bien que la variole ait été éradiquée, la réintroduction délibérée du virus variolique dans la population humaine reste un grave sujet de préoccupation en raison de la facilité avec laquelle le virus se transmet d’une personne à l’autre, du taux élevé de mortalité (qui atteint environ 30 %) et de l’absence quasi totale d’immunité dans la majorité de la population humaine. »
Et aussi le rapport du Comité consultatif nommé par l'OMS sur le même thème page 26, [3b] :
« Importance pour la santé publique
Le potentiel d’exploitation du virus variolique comme arme bioterroriste est largement connu. En outre, la réémergence de l’orthopoxvirus simien en tant que préoccupation de santé publique en République démocratique du Congo a rendu encore plus urgente la mise au point de contre-mesures améliorées, notamment de vaccins et d’antiviraux contre ces orthopoxvirus. »
Additif après congrès : une congressiste m'a dit que j'avais choisi un sujet d'actualité. Un peu étonné, elle précise qu'on a avancé que La Syrie de Bachar Al-Assad disposerait du virus de la variole. Je n'étais pas informé de cela mais une recherche google m'a permis de combler ce vide avec, par exemple, cet article du Monde du 17/09/2013 :
« Assad aura toujours à sa disposition son arsenal d'armes biologiques incluant son accès au virus de la variole. La variole est de loin le programme le plus dangereux que la Syrie possède probablement. La Syrie a longtemps été soupçonnée de conserver des souches de variole depuis sa dernière éruption naturelle en 1972, ainsi que d'avoir vraisemblablement reçu des versions génétiquement modifiées de la Corée du Nord en 2006. .. le complexe d'armes biologiques d'Al-Assad constitue une menace bien plus grande que son complexe d'armes chimiques. »
Fin de l'additif.
[1] Plan variole http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/plan_variole_2006-2.pdf
[2] Avis du HCSP http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=318
[3] CSMT http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Groupe?clef=57
Exposé : http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=ad711416.pdf
[3a] Comité consultatif d'experts indépendants
http://whqlibdoc.who.int/hq/2010/WHO_HSE_GAR_BDP_2010.4_fre.pdf
[3b] Comité consultatif OMS :
http://whqlibdoc.who.int/hq/2010/WHO_HSE_GAR_BDP_2010.5_fre.pdf
Que montre l'expérimentation animale ?
Mes commentaires ainsi que les liens vers les 3 études expérimentales citées dans le poster (Stittelaar, Staib et Earl) se trouvent dans mon article [4]. Pour la première, seul le résumé est disponible librement et je n'ai pas cherché à me procurer l'étude complète (payante). Par contre, pour les 2 autres la publication intégrale est libre et je donne les liens PDF.
Le lien déjà donné [3b] vers le rapport du Comité consultatif OMS cité dans le poster se trouve aussi dans [4] avec une citation élargie (page 38 du rapport). On y trouve aussi 2 autres rapports sur le même thème, tous les 3 étant en français sur le site de l'OMS. Datant de fin 2010 ils ont alimenté les réflexions et discussions du Comité exécutif de l'OMS au cours de sa réunion de janvier 2011 ainsi que de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) à sa session de mai 2011. Un nouveau bilan des recherches conduites sur le virus de la variole devrait être examiné par l'AMS en mai 2015, ce qui laisse supposer que de nouveaux rapports devraient être publiés fin 2014.
[4] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2012/01/03/23148650.html
Contestation modérée dans sa forme mais de grande portée
Le postulat d'Henderson : la vaccination antivariolique est protectrice quand elle est appliquée dans les 4 jours qui suivent le contage. A l'époque où Henderson était en fonction il s'agissait du vaccin classique avec un virus de la vaccine ayant conservé la capacité de se répliquer.
J'ai choisi de nommer ici cette proposition postulat d'Henderson afin de s'y référer facilement et rapidement.
La publication de Earl [8] en 2008(p. 10893 col. 1) s'efforce de conforter le postulat d'Henderson se trouve :
« Analysis of historical records suggests that primary vaccination within 4 days after exposure to smallpox is usually protective of serious illness. Because the incubation period preceding systemic smallpox is 2 weeks, it is understandable that Dryvax administered only 4 days before an i.v. challenge would not be protective. »
* i.v signifie intra veineuse donc une épreuve par intra-veineuse donc pratiquée sur des singes alors que la première phrase et la première partie de la seconde se rapportent aux humains. Il y a ainsi un mélange entre les durées d'incubation humaine et animale qui n'est pas des plus satisfaisant. De plus, les singes témoins ont été traités en intra-veineuse. Or, les résultats obtenus par Earl montrent que les singes testés 4 jours après la vaccination résistent moins bien à l'infection que les témoins comme montré dans le poster et que j'ai expliqué plus en détails dans [4].
En fait il n'y a jamais eu de démonstration de ce postulat, ni épidémiologique ni immunologique. Le pseudo-raisonnement immunologique d'Henderson, rappelé dans le poster, laisse la démonstration au lecteur qui doit, sans doute, la considérer comme évidente ou admettre qu'il est nul en immunologie, ce qui est mon cas. Mais je n'accepte pas pour autant une "démonstration" aussi simpliste. Je l'avais d'ailleurs dit au cours de mon exposé-diaporama au congrès de Lille le 4 novembre 2011.
Aujourd'hui, il est reconnu qu'on ne sait pas comment s'opère la résistance à la variole (voir les rapports OMS 2010) et comment agit le vaccin. En fait il n'y a jamais eu de démonstration de ce postulat qui est très vraisemblablement faux comme font plus que le suggérer les expérimentations sur des singes.
Pour la "démonstration épidémiologique" du postulat d'Henderson, les données de Rao rapportées dans le poster sont citées dans "Smallpox and its eradication", chapitre 11 page 591 tableau 11-26 d'un document de 1500 pages datant de 1988 et en ligne depuis octobre 2011 sur le site de l'OMS [5].
Le même tableau propose aussi les données de Mac et al : 12 cas parmi 16 contacts vaccinés contre 26 cas parmi 27 non vaccinés soit un taux de faux contacts de 1/27=3,7% contre 25% chez les vaccinés si la vaccination avait été inefficace. Là encore les proportions sont beaucoup trop différentes pour que l'étude puisse être acceptable. Un troisième auteur est cité, Heiner qui rapporte 1 cas parmi 52 contacts vaccinés contre 90 cas parmi 412 contacts non vaccinés. Sous la même hypothèse d'absence d'efficacité de cette vaccination on aura 98% de faux contacts chez les vaccinés contre 78% chez les non vaccinés.
Dans tous ces exemples on voit qu'il peut y avoir eu une dilution beaucoup plus forte des vrais contacts avec des faux chez les vaccinés que chez les non vaccinés. Ou si vous voulez, ajoutant 10 volumes d'eau dans le whisky contre quelques gouttes dans la bière on pourra démontrer que la bière est plus chargée en alcool que le whisky ! C'est évidemment à proscrire. Qu'en penserait l'inspection des fraudes ?
Quand les auteurs-expérimentateurs qualifient d'anecdotiques de telles études, ils se montrent plutôt gentils. Elles sont d'une nullité absolue et il est incroyable que personne ne s'en soit rendu-compte auparavant. Dans mon exposé oral avec diaporama [6] au congrès de la Sfsp de 2011 je n'avais pas mâché mes mots à ce sujet : « C'est évidemment à proscrire ! ». Ben oui bien sûr !!! Content de ne plus être tout seul ! Ce procédé est d'ailleurs toujours utilisé par des épidémiologistes pour d'autres questions.
Dans ce diaporama [7] réalisé par des experts et censé éduquer des médecins sur la variole on verra que ces arguments sans valeur ont toujours cours (diapo 7 et 8). Mais ça donne du courage pour continuer et se dire que, peut-être, ma vie va servir à quelque chose !
Additif : Donald Henderson avait accordé en 2008 une interview à l'OMS :
http://www.who.int/bulletin/volumes/86/12/08-041208/en/#
[5] http://whqlibdoc.who.int/smallpox/9241561106.pdf
Chapitre 11 http://whqlibdoc.who.int/smallpox/9241561106_chp11.pdf
[6] Diaporama congrès Sfsp Lille 2-4 novembre 2011
Partie 1 http://p7.storage.canalblog.com/70/08/310209/69886428.pdf
Partie 2 http://p0.storage.canalblog.com/08/84/310209/69923981.pdf
[7] http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/BT/vaccin%20variole.PDF
[8] Earl http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2495015/pdf/zpq10889.pdf
Résultats de Earl : 6 singes témoins, 4 vaccinés Dryvax (répliquant) et 4 MVA (non répliquant)
Je donne plus de détails dans mon article sur l'expérimentation animale [4] et le lecteur pourra, en particulier, consulter directement la publication intégrale de Earl (lien dans [4]). Dans le poster j'ai estimé la mortalité théorique des témoins à environ 50% avec la dose de monkeypox utilisée. Cette valeur n'est pas proposée par Earl qui d'ailleurs n'en propose aucune. Elle est compatible avec les résultats publiés et cette estimation est purement gratuite, je veux dire sans incidence sur l'interprétation des résultats. C'était pour indiquer très brièvement que la mortalité n'était pas 100% contrairement aux expériences d'autres auteurs.
J'insiste ici sur un point très important que j'ai souligné dans le poster : comme les résultats publiés ne vont pas au delà de -4 jours et que le nombre de singes testés est faible, l'essentiel n'est pas de comparer témoins et vaccinés car on pourra toujours soutenir que les écarts observés ne sont pas significatifs.
L'essentiel est de constater l'accélération considérable de la dégradation des résultats observés, tant sur le nombre de lésions que la virémie, quand on passe de -6 jours à -4 jours (voir les tableaux). Cette dégradation laisse évidemment craindre le pire à -2 jours, et pire encore à 0 jour et +2 jours.
De plus, on peut vraiment s'étonner de l'absence de résultats au delà de -4 jours. Peut-on oser penser que les résultats n'auraient pas été publiés car trop catastrophiques ? Les implications seraient alors terrifiantes si on jetait un coup d’œil dans le rétroviseur. On serait en droit de se poser la question. Notons à ce sujet que le rapport du Comité consultatif fait état de la consultation de données non publiées ( [3b] page 3) :
« 1. Rapport du Secrétariat
1.1 Le Comité consultatif OMS de la Recherche sur le Virus variolique s’est réuni les 17 et 18 novembre 2010, avec le Professeur G. L. Smith pour Président et les Drs R. Drillien et F. McLellan comme Rapporteurs.
1.2 Le Dr K. Fukuda a ouvert la réunion, notant que les discussions relative à ces questions sont en cours depuis 1986 et présentent toujours un grand intérêt pour les pays. Entre autres thèmes abordés, ce groupe a été réuni pour évaluer un vaste examen de la recherche liée au virus variolique, préalablement à un débat qui doit avoir lieu lors de la Soixante-Quatrième Assemblée mondiale de la Santé sur le choix du moment auquel il faudra détruire les stocks de virus variolique. L’évaluation s’intéressera à deux points principaux : tout d’abord à un examen de la littérature et des données non publiées mené par un groupe de scientifiques approuvé par le présent Comité ; »
[4] Mon article sur l'expérimentation animale : http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2012/01/03/23148650.html
[3b] Comité Consultatif OMS : http://whqlibdoc.who.int/hq/2010/WHO_HSE_GAR_BDP_2010.5_fre.pdf
Effet et théorème de Buchwald
J'ai donné plus de détails sur l'effet Buchwald au début de mon article sur les épidémies explosives en Inde en 1974 [9]. Gerhard Buchwald est décédé le 19 juillet 2009 à l'âge de 89 ans. Les premières pages de la traduction française de son ouvrage sont en ligne ici [10]
Dans le poster j'ai énoncé le théorème de Buchwald. Bien évidemment, étant médecin il n'a jamais énoncé un tel théorème. C'est ma formation mathématique qui me permet de concevoir et d'énoncer les choses ainsi. C'est de l'épidémiologie théorique et je pense que cette forme de présentation peut avoir une certaine importance. Je précise aussi que c'est moi qui ait attribué le nom d'effet Buchwald à la propriété définie dans le poster, à savoir : la superposition à quelques jours près, sans préciser la plage de durée, de la vaccination et de la contamination sauvage aggrave la maladie ou même la déclenche chez des personnes précédemment immunisées par une ancienne maladie ou une ancienne vaccination et qui l'auraient évitée sans cette vaccination supplémentaire.
Application à l'investigation épidémiologique : observant des flambées épidémiques inattendues dans une population largement immunisée alors que l'on procède simultanément à la vaccination des contacts, il faut envisager que l'effet Buchwald puisse être une propriété du vaccin utilisé. Dans le poster je cite un exemple :
"Observations au cours des prospections spéciales au Rajasthan ( Dr Mahendra Singh)"
« Nous avons trouvé une transmission active avec une couverture vaccinale certifiée de 97% »
Ce texte se trouve dans [11] en bas de la page 16 et j'en donne une citation plus étoffée dans [12].
L'auteur commente ainsi cette observation :
« Comme il est difficile de contacter et de vacciner chaque personne pour obtenir une couverture vaccinale complète à 100%, l'importance de la surveillance, les notifications précoces et la prompte mise en place des mesures de confinement est le SEUL moyen pour arrêter la transmission de la maladie »
Nous devons constater que l'auteur écrit que s'il avait été possible de vacciner 100% de la population, la variole aurait été ainsi vaincue. C'est oublier le théorème de Buchwald : sous l'effet Buchwald, on peut avoir des épidémies dans des populations immunisées à 100%, il suffit pour cela de vacciner les vrais contacts après une seule importation de la maladie.
Constatons le simplisme chronique et généralisé des pseudos raisonnements des médecins-épidémiologistes qui, non formés à la rigueur du raisonnement mathématique, semblent incapables de concevoir les hypothèses sous lesquelles leurs raisonnements seraient valables avec sa conclusion : il faut évidemment supposer que le vaccin utilisé ne soit pas doté de l'effet Buchwald.
D'un point de vue strictement logique, la recherche des hypothèses cachées pourrait se faire ainsi : dans une population il y a les immunisés I et les non immunisés nI. Simultanément à la contamination sauvage on réalise une action A sur chaque individu contaminé. Quatre possibilités générales sont possibles a priori :
1- A est sans effet
2- A immunise les nI sans rien changer aux I (postulat d'Henderson)
3- A n'immunise pas les nI et supprime l'immunité des I (effet Buchwald)
4- A immunise les nI et supprime l'immunité des I (peu vraisemblable)
Mettant en place une action A (comme par exemple une vaccination) on devrait se demander où classer A parmi ces 4 possibilités. Une telle interrogation n'a rien à voir avec un parti pris pro ou anti vaccinal, c'est une démarche fondamentale de logique que tout scientifique devrait être capable de formuler à défaut de pouvoir choisir entre les différentes possibilités.
Mais qu'au moins la question soit posée !
Bien sûr on pourrait avoir les situations intermédiaires où A immuniserait seulement 50% des nI pour enlever l'immunité des I à seulement 30% .
[9] Variole explosive en Inde
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2012/02/03/23430717.html
[10a] Ouvrage en français de Gerhard Buchwald (traduction d'Alain Bernard))
http://www.alis-france.com/librairie_2.php
[11] http://whqlibdoc.who.int/smallpox/SE_WP_70.12.pdf
[12] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2011/09/26/22157871.html
Résultats expérimentaux contradictoires chez la souris
Des résultats obtenus par Paran sur la souris (2009) apparaissent contradictoires avec les précédents : en testant avec ECTV, le virus de l'ectromélie (variole de la souris), il obtient de très bons résultats en post-exposition en vaccinant avec MVA non répliquant ou la souche Lister classique (répliquant) : à +1 jours, 5 souris sur 5 survivent ; 4 sur 5 à +2 jours, voire 5 sur 5 avec une dose plus forte. Plus de détails sur les résultats dans l'étude en accès libre [13]. Je n'ai pas présenté les résultats de Paran dans mon article initial sur l'expérimentation animale [4]. La raison est simple, je ne la connaissais pas. C'est la motivation crée par ce poster qui m'a permis de la découvrir.
Pour les auteurs, ces résultats prouveraient l'efficacité de la vaccination en post-exposition chez les humains avec les vaccins classiques, le vaccin MVA devant faire aussi bien...C'est ce qu'exprime sans ambiguïté ni complexes la conclusion du résumé, page 39 :
« Conclusions.
ECTV infection in mice models the course of human smallpox. Our data provide evidence to substantiate historical data on the usefulness of postexposure vaccination with conventional VACV and the new candidate MVA to protect against fatal orthopoxvirus infections. »
Qu'on peut traduire par :
« L'infection par ECTV sur la souris modélise l'évolution de la variole humaine. Nos données fournissent la preuve pour justifier les données historiques sur l'utilité de la vaccination post-exposition avec le vaccin conventionnel VACV et le nouveau candidat MVA pour protéger contre une infection fatale par un orthopoxvirus »
CQFD !!! (Ce qu'il fallait démontrer ...)
La publication date de 2009, donc après celles de Stittelaar, Earl … qui étaient très défavorables à une telle conclusion.
Mais une telle extrapolation est certainement aussi précipitée que prématurée. Je vais donner ici plus de précisions que je ne pouvais le faire dans le poster. Dans le rapport :
« Analyse scientifique des recherches sur le virus de la variole - 1999-2010 » Site OMS [14 ]
qui présente et commente les différents résultats obtenus par les expérimentateurs, on peut lire (en français) :
Page 86 :
« Bilan des progrès réalisés
L’utilisation de modèles constitués de petits animaux pour étudier les virus de l’ectromélie (variole de la souris), de la variole bovine, de la variole du lapin et de la vaccine a permis d’éclairer la pathogenèse et l’immunologie des poxviroses. Les connaissances ainsi acquises ont servi de base à la conception d’études décisives portant sur des primates.
C’est l’expérimentation sur des primates à l’aide de virus varioliques ou de virus de l’orthopoxvirose simienne qui est la plus utile pour la mise au point de moyens sûrs et efficaces pour contrer la variole humaine.
Si une grande partie de ce travail de mise au point peut être effectuée en substituant d’autres orthopoxvirus au virus variolique pour les études sur rongeurs ou primates, ce n’est qu’en effectuant des tests d’efficacité sur des primates avec le virus variolique lui-même que l’on pourra renforcer la confiance dans la validité de ces contre-mesures. »
Constatons d'abord, pour usage ultérieur, que c'est bien l'étude de l'efficacité de la vaccination qui est l'objet de ces recherches et non l'observation des effets secondaires pour tenter d'en réduire le nombre et la gravité.
Page 88 :
« Certaines de ces interactions entre le virus et son hôte peuvent être propres à une espèce et ne pas être généralisables avec certitude à d’autres espèces. »
« Pour une grande part, ce que l’on sait de la pathogenèse du virus variolique provient d’études sur le modèle souris-virus de l’ectromélie (Buller & Palumbo, 1991). Le virus de l’ectromélie est un agent pathogène naturel de la souris et, après sa découverte dans les années 1930, Fenner a utilisé ce modèle pour élucider la notion de virémie primaire et secondaire qui est l’équivalent d’une maladie exanthématique chez l’être humain (Fenner, 1948). Dans les années 1970, on a utilisé des modèles virus de l’ectromélie-souris pour mettre en évidence le rôle des cellules T et des macrophages dans l’immunité à médiation cellulaire et la guérison d’une affection aiguë. Au cours des années 1980, des infections de souris consanguines par le virus de l’ectromélie ont été utilisées pour identifier les déterminants génétiques de la résistance et de la sensibilité (Buller, 1985 ; Buller & Palumbo, 1991).
Le virus de la vaccine infecte aussi la souris. L’issue de l’infection dépend du patrimoine génétique de la souris, de la souche de virus vaccinal, de la dose et de la voie d’exposition.
L’infection de souris C57BL/6 au moyen de la souche vaccinale Western Reserve (WR) par voie intranasale avec des doses supérieures à 104 UFP est mortelle pour ces animaux (Brandt & Jacobs, 2001). Ce modèle a été utilisé pour montrer que le gène E3L du virus vaccinal, qui exprime la résistance à l’interféron (IFN) in vitro, est nécessaire à la pathogenèse chez l’animal intact. »
Page 89 :
« La vaccination des souris par scarification caudale protégeait les souris lorsqu’elle était pratiquée 8 jours avant l’épreuve virulente ; elle était moins efficace si l’on réduisait cet intervalle et sans effet lorsqu’on vaccinait 2 jours après l’épreuve virulente.
Cette observation ne cadre pas avec les données épidémiologiques selon lesquelles le vaccin serait efficace chez les sujets humains jusqu’à 4 jours après l’exposition*. Cette différence s’explique peut-êtrepar la dose plus élevée utilisée pour l’épreuve virulente et montre combien il est risqué d’extrapoler à l’homme les résultats obtenus sur des modèles de rongeurs. »
Ici les résultats obtenus sur la souris en testant avec le virus de la vaccine sont inverses de ceux obtenus par Paran avec le virus de l'ectromélie. Qu'il soit risqué d'extrapoler à l'homme les résultats obtenus sur des rongeurs, sans doute et les résultats de Paran le montrent bien. Mais utiliser la confrontation avec le postulat d'Henderson, jamais démontré et très certainement faux, pour justifier cette affirmation n'est pas acceptable. C'est plutôt l'opposition de résultats entre ceux de Paran et l'échec chez l'homme de la vaccination en post-exposition qui illustrerait ce risque d'extrapolation et non pas l'échec chez la souris et le succès chez l'homme !!!
* Il s'agit donc de ce que j'appelle le postulat d'Henderson
Donald Henderson fut le dernier directeur du programme d'éradication de la variole. C'est lui qui sut donner l'impulsion nécessaire et il fut sans doute un bon chef de guerre. Mais il s'est beaucoup compliqué la tâche en martelant et imposant la vaccination systématique et quasi forcenée des contacts. Mais ce n'est pas lui qui eut à en souffrir le plus. Ayons au moins un instant une pensée pour les indicibles souffrances engendrées par une stratégie aussi obstinée.
Page 89 encore :
« Bien que les modèles murins soient capables d’ouvrir des pistes importantes concernant la virulence et les réponses immunitaires protectrices, les interactions virus-hôte doivent être évaluées individuellement et ne sauraient être généralisées (Müllbacher et al., 2004). C’est ainsi par exemple que le besoin en interféron γ après infection n’est pas le même pour le virus de l’ectromélie que pour celui de la vaccine. Chez des souris infectées par le virus de l’ectromélie, le transfert d’immunosplénocytes provenant de souris knock-out pour le gène de l’interféron γ (c’est-à-dire qui n’expriment pas cet interféron gamma) réduit très efficacement le titre viral dans le foie et la rate ; par contre, dans une expérience similaire, des splénocytes immuns vis-à-vis du virus vaccinal se sont révélés inefficaces (Müllbacher & Blanden, 2004).
Par conséquent, malgré la similitude apparente de ces deux modèles d’orthopoxviroses, on constate que la résolution de l’infection met en jeu chez l’hôte des réponses immunitaires diverses et à peu près imprévisibles. »
Revenons un instant sur l'incroyable présomption de Paran et coll. relative au fait que la réussite des expériences sur la souris avec le virus de l'ectromélie démontrerait la validité des affirmations analogues chez l'être humain avec le virus de la variole. Au moment de cette publication en 2009, les échecs sur la souris avec le virus de la vaccine et chez le singe avec le virus du singe étaient connus et publiés. Il est évidemment impossible que Paran et coll aient pu les ignorer. Alors, à quoi une telle affirmation, aussi péremptoire que gratuite peut-elle bien servir ? Abuser les spécialistes de la question ? Non bien sûr ! Les extraits du document OMS que je viens de rapporter le démontrent clairement. Par contre, à destination d'un public passif ça peut toujours servir : on peut imaginer un commentateur rappelant que l'efficacité de la vaccination des contacts dans les 4 jours qui suivent le contage a été confirmée par des expérimentations animales en citant Paran, ce qui permettrait de justifier son maintien dans le plan variole et son application éventuelle.
Comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, dans un autre article publié en décembre 2009, Nir Paran se cite elle-même ainsi (page 829 col 2) [15] :
« Anecdotal reports from immunizations during the smallpox eradication campaign indicate that post exposure vaccination can protect against severe disease if applied up to 4 days post exposure. Recently, the efficacy of vaccination shortly before or post exposure was demonstrated in animal models. »
La traduction est facile : disons que dans la première phrase elle rappelle que des données anecdotiques rassemblées au cours de la campagne d'éradication allaient en faveur de ce que j'appelle le postulat d'Henderson. Dans la seconde phrase elle affirme que ce postulat a été démontré sur des modèles animaux en post-exposition et en pré-exposition.
Trois références sont associées à cette dernière affirmation :
1- Son étude sur la souris avec le virus ECTV (ectromélie). On vient de voir ce qu'on pouvait en penser... ;
2- une publication de Samuelsson [16] sur des souris vaccinées avec MVA et testées par le virus ECTV (dose mortelle) pour mettre en évidence le rôle du récepteur TLR9 dans cette protection. Notons que cet auteur n'a pas utilisé un vaccin classique répliquant ;
3- la troisième référence est celle de Earl que j'ai présentée dans le poster et exposé plus en détail dans [4]. Le shortly before a été mis là pour faire allusion aux résultats de Earl alors que l'efficacité d'un vaccin répliquant sur des singes n'est avérée que 6 jours avant le contage avec une dose modérée (10 jours avant avec une dose mortelle) et qu'à -4 jours on ne peut plus parler de protection mais tout au plus d'une bienveillante neutralité par rapport aux témoins non vaccinés... De plus, Earl n'a publié aucun résultat au delà de -4 jours, même avec le vaccin MVA …
Alors tout cela démontre quoi en réalité ?
Voilà comment on pourrait laisser croire au lecteur pressé que le postulat d'Henderson aurait été confirmé par des expérimentations animales alors que ces expérimentations font plus que le mettre à mal sur des singes. D'ailleurs Samuelsson écrit page 1782 col 1 :
« The WHO recommendation in cases of smallpox infection includes vaccination as quickly as possible after exposure. However, there exists only anecdotal historical information about the success of postexposure vaccination against smallpox, and in most cases, the prevaccination status of the individuals was not clear ( 2 références).
Moreover, in animal models, no significant survival benefit to postexposure vaccination was observed using as infection models either MPXV in monkeys or VACV in mice (2 références). »
Qu'on peut traduire par :
« Les recommandations de l'OMS en cas de variole incluent la vaccination en post-exposition aussi rapidement que possible. Cependant, il existe seulement des informations historiques anecdotiques sur le succès de la vaccination en post-exposition contre la variole et, dans la plupart des cas, le statut pré-vaccinal n'était pas clair. »
Il fait alors référence à Fenner-Henderson (Smallpox and its eradication – 1988 [5]) ainsi que la publication Mortimer-Henderson 2003 [17] que j'ai étudié en détail dans [4].
« Par ailleurs, dans des modèles animaux, aucun avantage significatif de survie après une vaccination en post-exposition n'a été observé chez le singe après une infection MPXV (monkeypox) ou VACV (vaccine) chez la souris. » Il fait alors référence à Staib et Stittelaar.
Plus loin, page 1783 col 2, Samuelsson écrit :
« We could not find previous solid scientific evidence for postexposure vaccination in orthopoxvirus-naive individuals (une référence) »
« Nous n'avons pas pu trouver de preuves scientifiques solides sur l'efficacité de la vaccination en post-exposition chez des personnes naïves pour le virus de la variole. »
Il se réfère alors à l'étude Mortimer-Henderson de 2003 pour appuyer son jugement …
Effectivement ce n'est pas très convaincant et j'en ai parlé dans [4]. J'avais trouvé cette publication d'Henderson très navrante, surtout quand on sait quelles furent ses responsabilités à la tête du programme d'éradication. S'il fut un bon chef de guerre il s'est montré piètre scientifique. Je constate aujourd'hui que je ne suis pas le seul de cet avis.
Ce dogme de l'efficacité de la vaccination antivariolique chez les contacts pourrait faire partie des "intouchables" tant les répercussions de son effondrement au profit de "l'effet Buchwald" ou même seulement de son absence d'efficacité dans ces conditions seraient gravissimes pour le prestige, non seulement de la vaccination antivariolique et de la campagne d'éradication mais aussi des autres vaccins, des experts ès vaccination et de l'autorité vaccinale. Il faut en être conscient, c'est une véritable bombe. Aussi il ne faut pas s'étonner si les expérimentateurs, qui ont certainement pris conscience du problème, hésitent à aller trop loin dans les conclusions et font visiblement de la rétention. On le voit bien avec cette étrange distorsion rédactionnelle dans la publication de Earl et coll. :
Quand les singes sont testés avec le vaccin classique Dryvax 4 jours après avoir été vaccinés, les auteurs écrivent que les lésions et la virémie sont semblables chez les témoins et les vaccinés (page 10892 col. 2).
Je veux bien admettre ne pas avoir compétence pour apprécier ces nombres mais notons quand même que la moyenne du nombre des lésions observées sur les 6 témoins testés est 643 contre au moins 1184 chez les vaccinés, le maximum étant 1188 chez les témoins contre au moins 1800 chez les vaccinés. Quant à la virémie, la moyenne du nombre la mesurant est 37,92 millions chez les témoins contre 52,73 millions chez les vaccinés.
De plus, alors que l'objectif de ces expérimentations est de tester l'efficacité de la vaccination antivariolique en post-exposition, les données publiées s'arrêtent à une vaccination pratiquée 4 jours AVANT le test … Vu les résultats à -4 jours et leur effondrement quand on passe de -6 jours à -4 jours (voir le poster), chacun doit pouvoir se douter des résultats catastrophiques que l'on obtiendrait en cas de vaccination à 0 jour, à plus forte raison à +2 jours ou +4 jours et même sans doute à -2 jours.
Il me parait invraisemblable que les auteurs se soient arrêté à -4 jours sans avoir essayé à 0 jour. Et si c'était le cas, pourquoi aucun autre expérimentateur ne semble avoir fait cette expérience depuis 2008 ? On reste sur notre faim ! Mais faut-il pour autant se montrer dupe ?
Ils hésitent sans doute à trop mettre à mal le fameux dogme d'Henderson alors que des faits très forts que je décris dans [9] démontrent le contraire et que cette pratique systématique au cours de la campagne d'éradication fut catastrophique, conduisant le programme d'éradication au bord de l'échec. Ses effets délétères ne furent compensés, de justesse, que par une mise en quarantaine drastique. Il y a sans doute des faits très lourds derrière cette mesure dogmatique jamais démontrée et aujourd'hui infirmée.
Il y a eu 180000 cas notifiés en Inde en 1974 et 88000 en 1974 soit 268000 cas sur ces 2 années contre 16200 cas en 1971 et 27400 en 1972 soit 43600 pour ces 2 années. Bien que la recherche des malades était déjà opérationnelle, admettons une sous-notification très importante en multipliant pas 2 soit 87200 cas. Poussons jusqu'à 100000 si vous voulez. Il reste encore 168000 cas qui pourrait être une estimation très modérée du nombre de cas de variole en Inde provoqués par la stratégie utilisée au cours de ces 2 année 1973-1974.
Rapport du Comité d'experts indépendants (AGIES) nommé par le Directeur général de l'OMS pour examiner les expérimentations conduites entre 1999 et 2010 sur la variole [3a] :
Page 11 :
« L’analyse scientifique évoque la possibilité d’utiliser la vaccination après exposition pour des interventions à visée thérapeutique, mais les données relatives à cette méthode prometteuse restent limitées. »
Page 23
« Jusqu’ici, pour évaluer la gravité de la maladie, on s’est fondé sur le délai de survenue de l’issue fatale, le taux de mortalité, la virémie et la numération des lésions, qui sont des éléments d’appréciation rudimentaires. »
[13] Paran : http://jid.oxfordjournals.org/content/199/1/39.full.pdf
[14] http://whqlibdoc.who.int/hq/2010/WHO_HSE_GAR_BDP_2010.3_fre.pdf
[15] Paran https://www.landesbioscience.com/journals/vaccines/ParanHV5-12.pdf
[16] Samuelsson http://www.jci.org/articles/view/33940/version/2/pdf/render
En HTML traduction possible http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2289795/
[17] Mortimer-Henderson http://cid.oxfordjournals.org/content/36/5/622.full.pdf
L'énorme expérience de l'éradication
Grâce aux REH (Relevé épidémiologique hebdomadaire) de l'époque, mis en ligne sur le site de l'OMS, j'ai pu étudier de plus près cette énorme expérience. J'ai rapporté dans [9] l'évolution détaillée de la variole en Inde en 1973-1974, presque mois par mois. Cette description est évidemment plus succincte dans le poster. Je l'avais aussi faite auparavant dans [12] mais sans disposer de ces REH.
"Épidémies explosives et inattendues" au Bihar (octobre 1973 - mai 1974)
J'ai présenté un diagramme dans le poster. Je donne plus de précisions à son sujet dans [18]. Ces diagrammes se trouvent dans le chapitre 15 de Smallpox and its eradication [19]. Page 759 on trouve le diagramme du dernier trimestre 1973 pour le Bihar (et autres États). Page 767 on trouve le diagramme du Bihar pour le premier semestre 1974. Pour le poster j'ai regroupé les 2 diagrammes des années 1973 et 1974. J'ai aussi été confronté à une difficulté pour savoir quelles avaient été les semaines de prospection :
Pour 1973, la semaine de prospection est certainement celle indiquée le long de search 1 qui est écrit verticalement et non la semaine sous ce mot, soit les semaines 43, 47 et 51. Cette interprétation est attestée par le texte (en bas de la colonne 2 de la page 759) :
« 1 -week October search revealed 1525 outbreaks with 5989 cases in Uttar Pradesh and 614 outbreaks with 3826 cases in Bihar »
Graphiquement, la première semaine de prospection correspond bien à 3826 pour le Bihar et 5989 pour l’Uttar.
Pour 1974, avec ce même critère les semaines de prospection seraient les semaines 6, 12 et 19. Or le texte indique (en haut de la colonne 1) :
« The sixth search in Bihar (29 April-4 May) recorded 2658 additional outbreaks-the number of active outbreaks increasing to 4921. »
Or le 29 avril correspond à 119 jours depuis le 1er janvier et comme 119=17x7, il s’agit donc de la semaine 18 qui débute le 30 avril et non pas de la 19. C’est d’ailleurs confirmé par le fait que le nombre de cas notifiés connait une importante augmentation cette semaine là par rapport à la semaine 17. Pour les 5 semaines de prospection précédentes, depuis octobre 1973, il y a effectivement à chaque fois une augmentation très importante du nombre de cas notifiés par rapport aux semaines qui précèdent la semaine de prospection. Cette anomalie d'homogénéité pourrait être liée à un problème de place dans le diagramme ?
Par contre je n'ai pas fait cette modification dans mon texte [18] en ligne au format pdf car je ne peux pas corriger un texte de ce type. Cette correction m'obligerait à remettre en ligne un autre article et donc à en changer l'adresse alors que je ne sais pas effacer le premier...
Voici ce qu'écrivait Henderson en 1976 quand il tirait les enseignements de l'expérience de l'éradication [21] page 10 :
«Le plus important est de reconnaître que les progrès réalisés dans un programme de lutte contre une maladie peuvent être appréciés en terme d'incidence de cette maladie. Nous avons constaté, jusqu'à une date très récente, que les autorités sanitaires, la presse et le public dans leur ensemble ont cherché à évaluer les progrès réalisés en premier lieu d'après le nombre de vaccinations effectuées. Lorsqu'une épidémie se produisait, … l'attention était surtout dirigée vers les chiffres de la vaccination. Si ceux-ci étaient élevés on en concluait que le programme se déroulait bien.
La mesure des progrès réalisés d'après le nombre de vaccinations effectuées semble être un échec trop fréquent des programmes de vaccination aujourd'hui aussi bien dans les pays développés qu'en voie de développement.
Une fois la décision prise de surveiller les progrès d'après l'incidence de la maladie, l'attention est nécessairement centrée sur les moyens d'améliorer les mesures de l'incidence et par là sur les systèmes de surveillance. Inévitablement, l'attention est dirigée vers les caractéristiques d'âge, géographiques et autres, des cas qui surviennent – les échecs du programme- et par là sur les mécanismes permettant de minimiser ces échecs par des modifications appropriées du programme lui-même."
Le message était clair : plutôt que de surveiller bureaucratiquement la Couverture Vaccinale, Ligne Maginot contre le virus, en cherchant à comprendre les résistances de la population aux incitations vaccinales comme on le fait aujourd'hui avec beaucoup de zèle, il vaut beaucoup mieux rechercher comment le virus se propage dans la population. A croire que l'épidémiologie ne serait pas l'étude de la propagation des virus dans une population mais l'étude de la diffusion du message vaccinale dans cette population. Quelle dérive !!!
- Un siècle auparavant, l'effet Buchwald était la rumeur publique en France comme l'atteste le Rapport Delpech du Conseil de Salubrité qui la qualifie de "singulière opinion" (22 juillet 1870, avant la guerre ).
Sur la variole en 1870 et auparavant j'ai réalisé une compilation d'avis d'experts de l'époque [20] à partir des archives de la Bibliothèque nationale de France et autres. On constate que la mère Michu de 1870 avait très bien interprété ce qu'elle avait observé (la variole flambait derrière les campagnes de vaccination et elle leur en attribuait la cause). Les experts de l'époque en font état mais pour rejeter d'un simple revers de main ce qui n'est pour eux qu'une croyance puérile. Ils recommandent au contraire aux autorités de vacciner systématiquement tous les contacts autour des points chauds, y compris les ancien varioleux, exactement comme au Bihar 100 ans plus tard et avec les mêmes effets. Navrant...
Comment on réécrit l'histoire ...
On peut aussi lire l'article de Patrick Berche daté de 2008 [21bis]. Il était alors doyen de la faculté de médecine de Paris. Il attribue le succès sur la variole à ... la vaccination des contacts alors qu'à la même époque, Earl publiait les résultats d'une expérimentation sur des singes qui démontrait (enfin !) que cett vaccination ne pouvait avoir aucune efficacité. Patrick Berche ne fait jamais aucune allusion à l'isolement des malades et des contacts !!!
[18] Diagrammes sur la variole au Bihar
http://p2.storage.canalblog.com/27/48/310209/75091223.pdf
[19] Smallpox and its eradication, chapitre 15
http://whqlibdoc.who.int/smallpox/9241561106_chp15_%28p757-p805%29.pdf
Nouveau lien http://apps.who.int/iris/handle/10665/39485
[20] La variole au 19ième siècle en France, compilation par moi-même :
http://p5.storage.canalblog.com/56/75/310209/68965169.pdf
[21 ] Les enseignements de l'éradication par Henderson
http://whqlibdoc.who.int/smallpox/WHO_SE_75.76_fre.pdf
[21bis] http://blogs.univ-paris5.fr/berchep/weblog/4748.html
l'Avis du HCSP pour la révision du plan contre la variole - 21/12/2012
Révision du Plan Variole : le CTV-HCSP fait semblant !!!
Le HCSP (Haut conseil de santé publique) avait reçu le 15 avril 2011 du Directeur général de la santé une saisine relative à la révision des plans de lutte contre la variole. Elle demandait au HCSP de mettre à jour les avis des 5 et 16 novembre 2001 ainsi que l’avis du Comité technique des vaccinations du 30 janvier 2003 relatifs à la vaccination antivariolique sur les points suivants :
1 - sur quels critères déterminer l’opportunité d’une campagne de vaccination antivariolique ;
2 - quelles seraient les populations à vacciner et avec quelle couverture vaccinale ;
3 - indications et contre-indications à la vaccination antivariolique en fonction de la situation épidémiologique.
L'avis du HCSP [22 ] daté du 21/12/2012 et mis en ligne 102 jours plus tard le 2/04/2013, précise alors :
«L’argumentaire sur lequel s’appuient les recommandations émises par le HCSP est détaillé dans le rapport joint à cet avis. »
Sauf que de rapport, point !!!
J'ai fouillé la liste des avis et rapports [23] depuis 2011, RIEN !
D'ailleurs il devrait être pointé avec l'avis comme cela est habituel sur le site du HCSP. Par exemple, avec un avis et un rapport jumelés sur la vaccination antirabique [24], on voit :
Date du document : 22/02/2013
Date de mise en ligne : 02/04/2013
Ou encore pour le vaccin Optaflu contre la grippe saisonnière avec un délai de publication de 24 jours :
Date du document : 01/02/2013
Date de mise en ligne : 25/02/2013
Mais pour la vaccination antivariolique [25] on obtient seulement ceci :
Date du document : 21/12/2012
Date de mise en ligne : 02/04/2013
Un délai de 102 jours paraît ainsi très inhabituel. Pourquoi un avis établi le 21 décembre a-t-il été publié 35 jours après un autre avis établi pourtant 41 jours plus tard, le 1er février 2013 ?
Qu'est-ce à dire ? La publication de ce rapport, pourtant cité dans l'avis, poserait-elle problème ? Que contient-il pour que sa mise en ligne ait été pour le moins différée si ce n'est définitivement écartée ? Peut-on imaginer que les rapporteurs auraient ignoré les publications dont je fais état ici ? Chacun pourra aisément constaté que la bibliographie de l'Avis du HCSP ne mentionne aucune de ces publications, pas même celles qui sont sur le site de l'OMS et qui dressent un bilan critique des recherches effectuées sur le virus de la variole, les vaccins et les antiviraux de 1999 à 2010. Il est plus que surprenant que cet Avis ignore le Comité consultatif nommé par l'OMS pour étudier la question posée au HCSP sans parler du rapport du Comité d'experts indépendants et du rapport des auteurs ou de leurs représentants. Par contre, ce qui serait invraisemblable c'est que le rapport n'en ait pas fait état. Un rapport établit un bilan des connaissances reconnues alors qu'un avis recommande à l'autorité les mesures à prendre. Ce n'est pas du tout la même chose ! Y-aurait-il eu des discussions internes pour décider de publier ou non le rapport, ce qui aurait beaucoup retardé la publication de l'avis ? Ou alors, la variole serait-elle une maladie à part justifiant un traitement particulier ?
Constatons que la recommandation principale formulée dans cet avis porte sur une stratégie basée essentiellement sur les vaccins dits de 3e génération et les antiviraux dès lors que ceux-ci seront réglementairement utilisables en raison des effets secondaires très graves et des nombreuses contre-indications des premiers.
Autrement dit, la très probable absence d'efficacité de la vaccination antivariolique en post-exposition (vaccination des contacts) n'est absolument pas prise en compte par cet avis alors qu'elle est au centre des expérimentations animales qui ont été conduites et l'une des principales préoccupation des comités rapporteurs de ces expérimentations... |
D'ailleurs devant les graves effets secondaires de la vaccination antivariolique (sans faire état de sa carence en post-exposition) ce sont les antiviraux qui semblent avoir la préférence (page 27 rapport du Comité consultatif [3b] ) :
« Importance pour la santé publique
Il est extrêmement peu probable qu’une vaccination étendue contre la variole soit pratiquée avant que ne se produise une flambée de cette maladie à cause des manifestations graves et parfois mortelles associées aux vaccins antivarioliques actuels. Par conséquent, si la variole devait réémerger, il pourrait être nécessaire de traiter un grand nombre de cas au moyen d’un antiviral avant que les campagnes de vaccination de masse aient le temps de conférer une immunité protectrice suffisante. »
Notons aussi que dans ce même rapport le Comité consultatif regrette le peu de données communiquées sur les effets secondaires des vaccins de troisième génération tout en soulignant l'absence de preuves de leur efficacité alors que l'avis du HCSP recommande les vaccins de troisième génération en raison d'effets secondaires qui seraient moindres mais sans faire la moindre allusion à l'efficacité mal connue de ces vaccins :
Pages 46-47 :
«Utilisation du virus variolique vivant à l’appui du développement de vaccins moins réactogènes : évaluation continue des vaccins de troisième génération.
Importance pour la santé publique
Les vaccins antivarioliques, préparés à partir de souches de virus de la vaccine vivants se répliquant complètement, ont été la principale intervention de santé publique utilisée avec succès pour éradiquer la variole. Toutefois, une fréquence inacceptable de manifestations indésirables, engageant parfois le pronostic vital, a été observée. L’augmentation des affections immunosuppressives partout dans le monde fait qu’il est probable que si ces vaccins étaient l’unique intervention de santé publique appliquée aujourd’hui, ils auraient pour conséquence un nombre encore plus élevé de manifestations indésirables. C’est pourquoi on a besoin d’un nouveauvaccin antivariolique ayant moins d’effets secondaires – un vaccin sûr et efficace.
La véritable efficacité des vaccins moins réactogènes, également connus sous le nom de vaccins de « troisième génération », pour prévenir la variole n’est pas établie.
Historiquement, on s’est servi de la « prise » du vaccin comme d’un indicateur de réussite de la vaccination/de protection conférée. Les nouveaux vaccins antivarioliques de « troisième génération » ne provoquent pas de réaction dermatologique visible. »
Page 18 :
« Plusieurs examinateurs ont noté que le Comité consultatif n’avait pas reçu suffisamment de rapports de recherche sur ce sujet et ont appelé à une plus grande transparence sous la forme de rapports d’activités détaillés. »
Ce désintérêt des chercheurs pour les effets secondaires se comprend très bien : alors que chacun pensait qu'il s'agissait seulement de trouver un vaccin ayant moins d'effets secondaires, les chercheurs ont réalisé qu'il fallait d'abord trouver un vaccin qui soit efficace dans les conditions voulues d'utilisation (post-exposition ou pré-exposition à court terme). En effet il ne sert à rien d'étudier les effets secondaires d'un vaccin inefficace puisque le plus rationnel serait alors de ne pas l'utiliser. Cette attitude des chercheurs confirme indirectement l'absence d'efficacité en post-exposition des vaccins actuellement connus .
Additif après congrès : Le second jour du congrès, après le repas pris sur le pouce, j'aperçois, au loin, le président du CTV qui lit mon poster. Je m'approche et l'aborde. Il me connait car je suis déjà intervenu à 2 reprises au cours des 2 premières sessions sur les vaccinations. Il me dit "vous contestez seulement la vaccination des contacts ?". Je confirme, en raison au moins de son absence d'efficacité démontrée sur des singes alors qu'elle se montre efficace sur ces singes quand elle a été réalisée à bonne distance du contage. Bien sûr cela ne suffirait pas pour justifier une campagne vaccinale généralisée en cas d'attaque par le virus de la variole. L'isolement des malades et des contacts a largement démontré son efficacité dans les très difficiles conditions de l'éradication.
Il me dit alors qu'il ne connait qu'un seul vaccin qui soit efficace après contamination, celui contre la rougeole. Je suis plutôt surpris et lui précise alors ce que j'appelle ici le postulat d'Henderson dont l'existence ne fait aucun doute et lui rappelle que la vaccination des contacts est une mesure phare et contraignante de notre plan variole version 2006. Il paraît l'ignorer et me dit : « Nous l'avons modifié en 2012, avec l'utilisation des antiviraux ». Effectivement, on peut lire en bas de l'avis du HCSP du 21 décembre 2012 relatif à la révision du plan (voir [22]) :
"Le CTV a tenu séance le 13 décembre 2012 : 14 membres qualifiés sur 17 membres qualifiés votant étaient présents, 0 conflit d’intérêt, le texte a été approuvé par 14 votants, 0 abstention, 0 vote contre."
Le texte sera ensuite validé pour le compte du HCSP le 21/12/2012 par la Commission sécurité des maladies transmissibles (CSMT) après avoir été préparé par le CTV.
C'est donc bien le CTV placé sous sa présidence qui a proposé une révision de ce plan portant sur l'utilisation des antiviraux sur les contacts, mais sans préciser si la vaccination de ces contacts était supprimée. Je dois alors constater que cette révision se serait faite sous la présidence d'un homme qui ignorait que ce plan avait mis en place la vaccination des contacts en s'appuyant sur le postulat d'Henderson !!! Pourtant, page 4 de ce plan, on lit :
« La stratégie de réponse adoptée en France, comme d’ailleurs dans différents pays qui, confrontés au même problème, se dotent actuellement de plans contre la variole, repose toujours sur la mise en œuvre simultanée, en cas de découverte d’un ou plusieurs cas de variole, des mesures de confinement et de la vaccination en « anneau » autour du ou des cas, associée à la vaccination " graduée" de certaines catégories de personnes. »
Page 5 :
« les mesures les plus efficaces pour contrôler la transmission de la maladie qui sont l’isolement et la vaccination autour d’un cas.
En cas d'apparition d'un cas sur le territoire national : vaccination des équipes zonales et des intervenants de première ligne si cela n'a pas déjà été fait, mais également des sujets contact et des personnes exposées ;»
Définition des sujets contact, page 16 :
« Sujet contact A (risque élevé) :
1. toute personne ayant eu un contact face-à-face proche avec le malade (< 2 mètres ou dans la même pièce), depuis le début de la fièvre jusqu’à la chute des croûtes,
2. toute personne ayant été exposée à une source confirmée de virus, comme lors d'une aérosolisation par exemple,
3. personnel ayant été en contact étroit avec des éléments de literie du malade atteint de variole, ayant participé à l’élimination des déchets médicaux infectieux non conditionnés de façon sécurisée, ayant participé à la désinfection des locaux ayant abrité le malade, ou ayant participé à la prise en charge des corps,
4. personnel de laboratoire ayant été exposé à des prélèvements biologiques du malade susceptibles de contenir du virus (prélèvements oropharyngés ou cutanéomuqueux) ou bien victime d’accident d’exposition en manipulant d’autres prélèvements biologiques susceptibles de contenir du virus.
Sujet contact B (risque faible) :
Ce sont des personnes qui ne répondent pas à la définition de la catégorie A mais qui cependant auront été potentiellement exposées :
1. toute personne ayant partagé les mêmes transports collectifs que des cas de variole mais chez qui on ne peut exclure un contact proche,
2. toute personne ayant séjourné dans des pièces partageant le même système de ventilation que des pièces où sont passés des cas contagieux,
3. toute personne appartenant à l'entourage proche des sujets contact A
Page 19 :
« 5.5.4 Recherche de sujets contact
Il est nécessaire d'identifier le plus précocement possible les sujets contacts du cas ainsi que, s’il y a lieu, la population potentiellement exposée aux sources de contamination suspectées. Ces sujets contact devront être impérativement vaccinés dans les 3 à 4 jours suivant l'exposition et devront être surveillés étroitement pendant trois semaines pour vérifier l'absence de survenue de la maladie. »
Page 24 :
« 7.3 SUIVI DES SUJETS CONTACT
• Les sujets contact A devront être vaccinés dans les trois à quatre jours suivant l'exposition dans un site de vaccination.
• Les sujets contact B devront également être vaccinés dans les mêmes délais mais en respectant certaines contre-indications » Pour les sujets A la vaccination se fait sans retenir aucune contre-indication ...
Comment, avec tout ce descriptif sur la vaccination des sujets contact, le président du CTV a-t-il pu réviser notre plan variole sur les mesures à adopter vis à vis de ces contacts tout en ignorant que leur vaccination avait été jugée des plus importantes ?
Fin de l'additif.
[22] http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20121221_planluttevariole.pdf
[23] http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/AvisRapports
[24] http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=317
[25] http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=318
Tester l'effet Buchwald
A la fin du poster, ma proposition vise à tester la réalité de l'effet Buchwald sur des singes précédemment immunisés par une première vaccination. S'il s'applique, l'effet Buchwald en primo-vaccination ne saurait être qu'aggravant si on admet qu'une personne non vaccinée et n'ayant jamais fait la maladie ne peut résister à une contamination sauvage. Sur le terrain cela donnerait une maladie aggravée pour les malades ( létalité plus élevé) sans pour autant en accroitre leur nombre.
Après une première vaccination immunisante l'effet Buchwald, s'il existe, doit alors être déclenchant, ce qui permet d'expliquer les épidémies "explosives" observées sur le terrain. Comme je ne parviens pas à trouver une autre explication à ce phénomène parfaitement établi, je pense qu'il y ura toute chance pour que l'expérience soit positive. Sera-t-elle tentée ? Si oui les résultats seront-ils publiés ?
Dans le poster j'ai été gentil avec le vaccin MVA dit de 3ième génération en écrivant que dans les études que j'avais pu consulter je n'avais trouvé aucun élément pouvant suggérer que ce vaccin pourrait aussi être doté de l'effet Buchwald. Je relativise ici en ajoutant qu'avec une dose épreuve de mortalité de l'ordre de 50%, les résultats publiés ne vont pas au delà de -4 jours alors qu'il faudrait aller jusqu'à au moins +2 jours pour que ce vaccin soit utilisable en post-exposition. Compte tenu de la dégradation non négligeable des résultats entre -6 jours et -4 jours, surtout pour la virémie*, la question reste posée. Quoiqu'il en soit, l'efficacité en post-exposition n'est pas du tout établie.
* La moyenne de la virémie chez les 4 singes testés est 1 510 000 à -4 jours contre 190 000 à -6 jours en attribuant une virémie égale à 5000 pour les 2 singes pour laquelle elle est donnée inférieure à 5000, ce afin de réduire au maximum l'écart entre les 2 moyennes. Pour le nombre de lésions, l'écart moyen est faible (248 contre 202).
Complément à lire : "Faut-il vacciner contre la variole ?" Compte-rendu d'un forum-débat qui s'est tenu le 6 novembre 2003 à l'Institut de Médecine Tropicale du Service d eSanté des Armées. On notera la date : 2003, c'est à dire avant les publications sur les éxpérimentations animales.
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/27/09/71/2012-2013/Pharo--Variole--Rev.-Medecine-Tropicale.pdf
L'histoire de ce poster
L'Histoire, c'est le Passé raconté par le plus fort. Tout jeune, on a voulu m'apprendre 2 choses : l'autorité dit le Vrai et fait le Bien ; tu n'as qu'à répéter ce que l'autorité te dira de dire et faire ce qu'elle te dira de faire. Alors tu diras le Vrai et tu feras le Bien. Fort heureusement, j'ai réalisé assez jeune que la réalité n'était pas du tout cela. L'autorité est toujours, - toujours - l'émanation du plus fort. Il ne peut en être autrement, presque par définition. Mais le plus fort pourra très rarement, si ce n'est jamais, être une expression du Vrai et du Bien. Si, au cours de notre vie, nous voulons avoir une petite chance de trouver un peu de vrai et d'aller vers un peu plus de bien, il nous faudra, d'une façon ou d'une autre, nous libérer de l'emprise de l'autorité sous ses multiples manifestations, qu'elle soit parentale, éducative, religieuse, médicale, médiatique, scientifique, culturelle … et quelle que soit sa forme, écrite, orale, artistique, sportive ... Que serait l'Histoire si elle était racontée par les faibles et les vaincus? Peut-on imaginer l'histoire de la vaccination antivariolique racontée par ses victimes ? |
Je vais maintenant décrire les étapes successives du cheminement qui m'a conduit à pouvoir présenter un tel poster dans un congrès de santé publique et d'épidémiologistes alors que je ne suis qu'un modeste mathématicien retraité n'ayant jamais eu aucun lien professionnel avec l'épidémiologie ni la santé publique.
En 1976 j'étais membre de la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations. Cette association était abonnée à une publication de l'OMS qui permettait d'avoir des informations sur l'évolution de la campagne d'éradication de la variole. L'association publiait une revue tous les trimestres, aussi, avec les délais d'analyse et de réalisation matérielle, je ne fus informé de la catastrophe de 1974, quand la variole explosait en Inde, que par le numéro de septembre 1975... A ce moment-là il n'y avait plus de variole en Inde alors qu'il paraissait évident, vu les chiffres de 1974, qu'il serait impossible de la vaincre dans un délai prévisible et avec les moyens utilisés.
Quand j'appris, quelques mois plus tard, qu'il n'y avait plus de variole en Inde, ce fut une énorme surprise pour moi. Je dois dire que je n'y comprenais plus rien. Comment concilier ces épidémies explosives avec leur arrêt aussi soudain que brutal ? Je voulais comprendre.
Le 21 décembre 1977 il y eut la page du journal Le Monde sur la victoire sur la variole avec l'article de Tomiche qui dirigeait le service de communication de l'OMS. Il parlait de la stratégie de surveillance-endiguement avec la recherche active des malades, leur isolement immédiat, la recherche active des contacts et leur isolement sans même préciser qu'ils étaient alors vaccinés.
Je présente cette page du Monde dans une vidéo. Voir les liens dans [30] (interview - vidéo n°9 à 6'30'').
La documentation de la Ligue avait retenu la publication du Dr Diehl, un médecin allemand en poste à Sumatra en 1967 et qui décrivait une très instructive épidémie de variole parmi des planteurs et leurs familles. On y avait pratiqué une vaccination systématique au cours d'une épidémie en avril 1967. La variole explosa aussitôt après. J'ai décris cela dans [31] avec un modèle mathématique explicatif. Ce fut cet exemple qui me permis de concevoir que la vaccination après la contamination sauvage était capable de déclencher la variole chez des personnes pourtant immunisées et de proposer un modèle mathématique pouvant reproduire le phénomène observé. C'est ce que j'appelle aujourd'hui l'effet Buchwald. Il avait en effet eu le courage d'affirmer fortement la réalité de cela à la télévision allemande le 2 février 1970 mais je l'ignorais. Je l'ai su quand son ouvrage fut traduit en français en 2002 et publié par l'association ALIS [10a]. Il s'appuyait sur les observations faites au cours des importations récentes de variole en Allemagne. Avec des exemples très différents nous étions tous les deux parvenus à la même conclusion. Pour lui c'était une certitude, pour moi une hypothèse de travail.
Je voudrais souligner ici l'apport de ces associations dites antivaccinales, souvent critiquées et plus encore. Sans ambitions scientifiques, elles n'ont pas toujours su ou été en mesure d'utiliser au mieux les arguments dont elles disposaient. Mais sans elles il m'aurait été impossible, à l'époque, d'être informé des vicissitudes du programme d'éradication de la variole. Sans elles aussi, la publication extrêmement intéressante et quasi démonstrative de Diehl, par exemple, serait tombée dans l'oubli total et je dois reconnaître que la publication de l'ouvrage de Buchwald en français me fut aussi très précieuse. Il donne en particulier les dates précises des vaccinations et revaccinations des cas qui s'étaient produits en Allemagne au cours des 11 importations de variole en Allemagne après 1945 ainsi que la date et l'issu de la variole qui les frappèrent. C'est très rare. Si les associations ne font pas de sciences elles ont su ainsi mettre à disposition des chercheurs des données très utiles.
Bien sûr, l'interprétation qui en a été faite à l'époque ne fut pas toujours satisfaisante, à savoir que les faits prouveraient que la vaccination était inefficace sans distinguer entre une vaccination pratiquée à bonne distance du contage et une vaccination après le contage qui pourrait annuler l'immunité précédemment acquise, rendant ainsi la première vaccination inopérante. Cette subtilité n'avait pas été vue par les associations à cette époque, d'où la tentation de déclarer le vaccin inefficace en toutes circonstances.
Le théorème de Buchwald permet d'éclairer l'erreur de logique qui fut commise : on immunise à 100% une population par une première vaccination ; puis survient une importation de variole ; on revaccine alors systématiquement les vrais contacts ; sous l'effet Buchwald, on déclenchera ainsi une épidémie qui conduira à dire que la première vaccination se révélait inefficace alors qu'elle l'avait été à 100% ! Voilà l'erreur commise par les associations dites antivaccinales. Faut-il pour autant leur jeter la pierre ? Avec d'autres moyens à leur disposition et en étant payés pour faire ce travail, les experts ont-ils fait mieux en matière de rigueur de l'analyse ?
En 1978 j'avais proposé un article à une revue (Le Technicien Biologiste). Accepté par la directrice, il devait paraître dans le numéro d'octobre. Pour la réalisation pratique j'avais été mis en contact, en juillet, avec une biologiste du service de la Peste de l'Institut Pasteur qui m'avait envoyé un courrier que j'ai conservé. La revue bimensuelle ne paraitra ni en octobre ni en décembre. Le numéro de février 1979 ne contiendra pas mon article et je n'en ai jamais eu aucune nouvelle par la suite. Je pense qu'il aurait été écarté par le comité de lecture constitué pour beaucoup de professeurs de l'Institut Pasteur. A l'époque le service de la Peste du célèbre Institut était vraisemblablement dirigé par Henri Mollaret qui déclarera au Monde en octobre 2001 qu'il n'aurait jamais fallu abandonner la vaccination antivariolique !!! (Pour une citation plus complète voir la vidéo n°9 après 6'30'' [30]). Alors évidemment, s'il a lu mon article celui-ci n'avait plus aucune chance ! Mais je suis tenace …
Mon histoire avec la variole s'est longtemps nourrie, pour les arguments les plus démonstratifs, de l'article du Monde de 1977 et de l'exemple de Sumatra de 1967. Mais mon cheminement allait encore se poursuivre car fin 1999 je vais disposer du rapport final [35] sur l'éradication de la variole par la Commission mondiale pour la certification de cette éradication [35]. Ce document OMS de 144 pages publié en 1980 va m'apporter de nouveaux éléments très précieux. C'est lui qui me permettra de trouver un nouveau souffle pour alimenter l'exposé que je vais faire le 31 janvier 2001 au colloque sur les vaccinations organisé par les Verts dans une petite salle de l'Assemblée Nationale. Le premier orateur sera un député Vert européen qui, avant de partir pour Strasbourg, dira que la variole avait été vaincue par la vaccination... Le second fut le Directeur général de la santé Lucien Abenhaïm qui répétera la même phrase. Le troisième était un immunologiste de Strasbourg qui consacrera tout son temps à parler de la lutte contre la variole pendant des siècles avec la variolisation puis la vaccination de Jenner jusqu'à l'éradication par la vaccination. Puis vint Nicole Guérin qui était alors membre permanent du CTV (Comité technique des vaccinations) et travaillait au ministère après avoir travaillé pour le Centre international de l'Enfance. Elle corrigera fermement ses prédécesseurs en disant que "la variole avait été vaincue par la vaccination ET un certain nombre d'autres choses", sans pour autant préciser lesquelles. Mon intervention était prévue aussitôt après. J'ai alors pu exposer ce que furent ces autres choses. Elle n'a fait aucun commentaire sur mon propos. Par contre, quand j'ai cité cette phrase du rapport de la Commission mondiale ([35] p. 32) : « Les campagnes d'éradication reposant entièrement ou essentiellement sur la vaccination de masse furent couronnées de succès dans quelques pays mais échouèrent dans la plupart des cas. » un vieux professeur de 76 ans tapera le poing sur la table en disant « succès ! ». Pourtant, j'avais la page du document sur la table et Marc Brodin, professeur de santé publique, qui était assis à côté de moi et interviendra ensuite, avait auparavant examiné ma documentation aux yeux de tous …
Auparavant, en octobre 1999, j'avais assisté (sans y participer) à un colloque critique sur les vaccinations. Les organisateurs n'avaient pas prévu qu'il y ait un exposé sur la variole et son éradication*. Cette question très fondamentale aurait été totalement absente si un orateur (d'ailleurs médecin) n'avait dit, en une très courte phrase et de façon anecdotique, que c'était seulement en vaccinant un tout petit nombre de personnes, les contacts, qu'on avait vaincu la variole et non par des vaccinations massives. Ainsi, à ma stupéfaction, j'ai dû constater qu'un colloque qui aurait été qualifié d'antivaccinal par certains, entérinait passivement la victoire de la vaccination sur la variole !!! Exit le rôle pourtant très essentiel de la recherche active des malades, leur isolement immédiat, la recherche active des contacts avec des critères pertinents et leur isolement ...
* Dans de tels colloques, les organisateurs invitent des personnalités qui diront ce qu'elles veulent autour d'un thème très général comme la vaccination mais ne définissent pas forcément les thèmes qui devraient être traitées. Comme on ne vaccine plus contre la variole, s'interroger sur sa vaccination peut paraitre archaïque et dépassé alors que c'est cette vaccination qui a forgé les moeurs vaccinaux que nous connaissons aujourd'hui.
Aussi, fin août 2001, renforcé par mon intervention au colloque des Verts à l'Assemblée Nationale, je décide d'envoyer aux différents intervenants du colloque de 1999, un courrier leur expliquant d'abord l'importance de l'éradication de la variole, ce fait étant constamment rappelé pour vanter les mérites de La Vaccination et donc de toutes les vaccinations.
A tel point d'ailleurs qu'il m'a parfois été dit (sur un forum) que je ne devrais pas critiquer cette vaccination car cela pourrait dissuader les gens de se vacciner contre le tétanos !!! Alors que j'avais parlé des limites de la vaccination antivariolique sur un blog de médecins, un médecin hospitalier me menacera de ne pas me soigner quand je serai entre ses mains dans son hôpital avec un tétanos !!!!!! Il avait oublié le Serment d'Hippocrate ...
Dans le match qui voit s'affronter pro et anti vaccins j'ai souvent constaté que si la variole est le fer de lance des premiers, le tétanos devient pour eux la valeur refuge quand les arguments se dérobent sous leurs pieds. En effet, s'il n'est pas possible de soutenir que le vaccin antivariolique est inefficace en toutes circonstances, il est encore moins possible de soutenir que la variole aurait été vaincue par la vaccination.
J'avais joint à mon courrier un article de 4 pages montrant que c'était surtout l'isolement et non la vaccination, qu'elle ait été massive ou limitée aux contacts, qui avait vaincu la variole mais je me contentais d'effleurer en laissant en suspens le difficile problème de la vaccination des contacts ( voir mon article [32]).
Quelques jours plus tard c'était le 11 septembre... Un mois après se furent les 4 lettres à l'anthrax dont l'origine terroriste est plus que douteuse... On ne parlera plus que de la prochaine attaque bioterroriste et ce sera ... avec la variole ! Trois mois plus tôt avait eu lieu aux USA une simulation d'attaque terroriste à la variole : l'opération, nommée Dark Winter, se déroulera sur 48 heures en présence du président des Etats Unis (voir mon article [36] ). La France prend peur et fait des provisions de vaccins (plan Biotox), des parlementaires réclament à cors et à cris au ministre la reprise immédiate de la vaccination antivariolique et Henri Mollaret s'insurge …... Fort heureusement, nos experts, Nicole Guérin tout particulièrement, contribueront à calmer le jeu en accompagnant dans ses conférences de presse le secrétaire d’État à la Santé Bernard Kouchner. Mon article [32] sera transmis à tous les parlementaires par les bons soins d'une association. Plusieurs y répondront très favorablement.
Dix ans plus tard, avec les documents mis en ligne sur le site de l'OMS, je vais pouvoir étoffer à nouveau mon analyse et ce sera un nouvel article (21/09/2011 [33]) qui soutiendra le diaporama de mon intervention au congrès de Lille le 4 novembre 2011. En effet, tous les 2 ans, la Sfsp organise un congrès qui s'étale sur 2 jours et demi. En 2011 il se déroulait à Lille (2-4 novembre). J'avais proposé 3 communications qui avaient toutes été acceptées par le jury scientifique de ce congrès, 2 sur posters affichés et une à l'orale. Cette dernière traitait des échecs de la campagne d'éradication contre la variole alors que les 2 autres présentaient des problématiques des modèles mathématiques pour la grippe et du traitement cavalier des données par des études épidémiologiques en illustrant avec la vaccination hépatite B. Trois sujets ultra sensibles ... il n'y a que ceux-là qui m'intéressent … C'est pourquoi je n'en croyais pas mes yeux qu'elles aient pu être acceptées. Elles sont en ligne sur mon blog [34].
Pour le congrès de 2013, l'Adelf (association des épidémiologistes de langue française) s'est jointe à la Sfsp pour organiser le congrès à Bordeaux les 17-19 octobre. En février 2013 j'avais proposé une nouvelle communication portant sur la nécessité de réviser notre plan de lutte contre la variole alors que le HCSP avait formulé un avis sur ce thème le 21 décembre 2012. Comme cet avis ne sera publié que le 2 avril 2013, j'en ignorais l'existence au moment où je présentais ma soumission* au jury scientifique de ce congrès.
Voici le résumé en 300 mots (maximum imposé) de ma soumission* sur laquelle des experts sollicités par le jury ont rendu un avis lui permettant de prendre une décision favorable :
Additif post-congrès : les résumés de la plupart des communications, il y en a plusieurs centaines, ont été publiés dans la Revue d'Epidémiologie et de Santé Publique (supplément 4, octobre 2013 - RESP volume 61) distribué à tous les congressistes. On les trouve en ligne sur *, mon résumé est page S342 avec d'autres résumés de posters sur les vaccinations en S343 et S344. En S232, S233 et S234 on trouve les résumés de 6 communications orales et en S260 et S261 il y en a 6 autres. En tout il y a eu 18 communications orales sur le thème de la vaccination mais les résumés des 5 communications présentées par des membres du HCSP et celle sur le risque de narcolepsie n'ont pas de résumés publiés. Cette dernière est la seule parmi les 18 dont l'objectif est autre que celui de l'obsession de la couverture vaccinale ...
En fait l'accès est payant, 30€ ! J'espère que pour ce prix on a accès à tous les résumés !!! En tout cas je propose le mien gratos ici ! On peut aussi le trouver ainsi que les autres résumés sur le site du congrès (http://adelf.isped.u-bordeaux2.fr/congres/poster.aspx?id=14492 pour le mien ou http://adelf.isped.u-bordeaux2.fr/congres/communications.aspx pour accéder à l'ensemble des communications, du moins celles qui avaient été soumises au comité scientifique, les orateurs invités étant évidemment dispensés de cet examen)
* http://www.em-consulte.com/revue/RESPE/61/S4/table-des-matieres/
Fin de l'additif
L'expérimentation animale impose de revoir notre plan variole
En l'absence d'immunisation de routine contre la variole, le risque bioterroriste et des cas humains de variole du singe rendent essentiels la recherche d'une protection efficace après exposition. Les expérimentations animales récentes ont toutes montré l'inefficacité en post-exposition des vaccins antivarioliques utilisés au cours de la campagne d'éradication alors qu'un délai suffisant avant la dose épreuve les montrent efficaces. Tout en qualifiant d'anecdotiques les données présentées par l'OMS en faveur de l'efficacité de la vaccination en post-exposition, plusieurs expérimentateurs affirment qu'il faut très sérieusement envisager de modifier les plans variole en remplaçant par des antiviraux ou des injections d'anticorps la vaccination des contacts réalisée avec un virus capable de se répliquer. Par exemple : Stittelaar, après avoir décrit une infection intratrachéale létale par l’orthopoxvirus simien pour laquelle le traitement par un antiviral au moment de l’infection était protecteur, tandis que la vaccination ne l’était pas conclut que ''d'autres modalités que la vaccination pourrait être plus appropriées pour le traitement après exposition, comme le suggère l'utilisation de médicaments antiviraux dans le modèle macaque-simien ou l'utilisation thérapeutique des anticorps spécifiques''. Staib : nous échouerons pour observer une capacité protectrice de la vaccination par le virus de la vaccine. Earl : des singes vaccinés 4 jours avant une dose épreuve non mortelle résistent moins bien que les témoins non vaccinés. Fin 2010, le Comité consultatif constitué par OMS pour examiner l'ensemble des recherches effectuées sur ce thème concluait : ''Ces résultats semblent remettre en question les données limitées, rassemblées pendant la phase d’éradication de la variole, relatives à l’efficacité de la vaccination administrée jusqu’à 4 jours après l’exposition.'' S'appuyant sur cette affirmation, notre plan variole considère encore la vaccination des contacts comme devant être contraignante et sans contre-indications acceptées alors que ses effets secondaires sont redoutables et qu'il n'existe aucune preuve, bien au contraire, de son efficacité. |
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Soumission est le terme utilisé dans les formulaires pour déposer le résumé de la communication. C'est déjà très indicatif de l'orientation : il est ainsi rappelé aux auteurs qu'ils proposent leur soumission au jury !!! Insoumis de naissance, ma communication posait des questions aussi impertinentes que pertinentes ...
A ma grande surprise, je peux le dire, ma soumission d'insoumis génétique a été acceptée sous la forme affichée. Un très bon point pour le jury scientifique alors que plusieurs membres de ce jury sont aussi membres du HCSP dont la présidente qui s'intéresse de très près aux vaccinations ainsi que celui qui avait réagi vertement à ma communication orale sur la vaccination antivariolique à Lille en disant qu'il ne pouvait accepter que j'utilise la tribune de la Sfsp pour dire que les vaccins étaient inefficaces alors que ce n'était pas du tout ce que j'avais dit, me bornant à soulever le problème de l'efficacité de la vaccination antivariolique sur les contacts en m'appuyant sur des données observées au cours de la campagne d'éradication et sans m'appuyer sur l'expérimentation animale. Mais peut-être que son injuste et médiocre jugement m'aura finalement servi ?
Après le congrès de Lille, j'ai pu poursuivre mes recherches sur cet important problème dans une nouvelle direction (du moins pour moi), celle des expérimentations animales et j'ai pu affiner les données de la campagne d'éradication grâce à la mise en ligne, sur le site de l'OMS, des REH de l'époque et d'un document de 1500 pages publié en 1988 (Smallpox and its eradication). Après un gros travail, ces nouvelles possibilités documentaires m'ont permis, début 2012, d'écrire 2 nouveaux articles fouillés ( [4] et [9]). Ce sont ces nouveaux arguments qui m'ont poussé, un an plus tard, à proposer une nouvelle communication sur ce thème que j'avais commencé à explorer en 1978 avec les données dont je disposais à l'époque. Vu la réaction à Lille, je n'espérai pas vraiment. Ce fut une nouvelle surprise !
Une telle évolution pourrait laisser supposer que les experts d'aujourd'hui seraient, du moins en apparence, plus ouverts à la discussion et à l'échange que ceux des années 1970-1980. Il est vrai que l'arrivée d'internet modifie profondément la donne, d'abord en permettant d'avoir accès aisément chez soi à des documents qui seraient restés quasi confidentiels il n'y a pas si longtemps (ou qui, pour le cas de la variole, sont restés confidentiels pendant longtemps car il fallait d'abord les scanner). Ensuite de permettre facilement, sur des blogs gratuits, de publier une analyse de ces documents sans passer sous les Fourches caudines d'un comité de lecture. Les moteurs de recherche en assurent ensuite la diffusion auprès des personnes intéressées. Ainsi, si vous tapez expérimentation animale variole sur Google vous trouverez aussitôt les liens vers mes articles sur le sujet ainsi que vers mes vidéos. Si vous tapez éradication variole mon article [33] du 26/09/2011 se trouve page 2 sur Google. Puis d'autres reprennent des articles, avec ou sans liens vers les miens, me citent ou pas, peu importe, l'essentiel est que les données et leur analyse circulent ou soient prêtent à circuler si, un jour, on reparlait de la variole comme fin 2001-2002.
Pour conclure, ce poster au congrès de Bordeaux est l'aboutissement actuel d'une longue recherche commencée il y a au moins 35 ans. Peut-être permettra-t-il de nouvelles ouvertures ?
Terminons sur une note optimiste extraite du rapport du Comité consultatif, [3b] page 39 :
« Évaluation d’un remède à base de plantes contre la variole
Les équipes de recherche du laboratoire Jeffrey Langland ont récemment « redécouvert » une plante carnivore ayant une activité anti-orthopoxvirus. Il existe de nombreux rapports historiques faisant état d’un traitement réussi au moyen de cet extrait botanique lors de flambées de variole survenues sur le continent nord-américain. Le groupe de Langland a démontré que cet extrait inhibe bien la réplication virale de divers orthopoxvirus ainsi que les effets cytopathiques qu’ils induisent. Aux doses auxquelles la réplication a été inhibée, la toxicité cellulaire observée a été faible ou inexistante. Au début, la réplication virale a été bloquée mais, peu après, une réplication partielle a été observée, probablement en raison de la dégradation ou de l’utilisation des composants actifs présents dans l’extrait. Cependant, le traitement des cellules à l’aide d’extrait frais toutes les six heures a complètement aboli la réplication virale. L’extrait inhibe efficacement la réplication des orthopoxvirus simien, de la vaccine et de la variole en agissant au stade de la transcription précoce. L’effet inhibiteur est spécifique aux orthopoxvirus et n’a pas eu beaucoup d’effet sur la réplication des autres virus testés. Enfin, les autres remèdes à base de plantes testés n’ont eu aucun effet sur la réplication du virus de la vaccine. Cette activité contre les orthopoxvirus indique le potentiel de ce remède comme agent thérapeutique.
Les travaux futurs seront axés sur la caractérisation plus complète de l’extrait : identification de la substance active (qui peut nécessiter une évaluation antivariolique complémentaire) et son efficacité chez un modèle animal d’orthopoxvirose systémique »
Quelle est cette plante ? Wikipédia nous renseigne ([37] aller sur Depuis l'éradication)
« Ainsi, pour faire face à une éventuelle attaque terroriste, la recherche de moyens thérapeutiques continue. La mise au point d'un nouveau vaccin est la principale voie empruntée. Les antiviraux font également l'objet de recherche. Un laboratoire a récemment redécouvert une plante carnivore, la Sarracenia purpurea Linné/oreille de cochon, ayant une activité anti-orthopoxvirus. »
Puis donne des informations [38] sur cette plante carnivore.
[30] Mes vidéos dur la variole (90 minutes réparties sur 9 vidéos qui se suivent) :
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2013/04/04/26834641.html
[31] Parmi les épidémies de variole :
http://p1.storage.canalblog.com/14/40/310209/69981297.pdf
[32] Mon article de 2001 sur l'éradication de la variole
http://p4.storage.canalblog.com/44/69/310209/46341859.pdf
Données diverses sur la variole et son éradication :
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2007/06/21/5380719.html
[33] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2011/09/26/22157871.html
[34] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2011/10/19/22405173.html
[35] Rapport de la Commision mondiale pour la certification de l'éradication :
http://whqlibdoc.who.int/publications/a41464_fre.pdf
[36] Opération Dark Winter (simulation bioterroriste)
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2008/05/27/9342574.html
[37] http://fr.wikipedia.org/wiki/Variole
[38] http://fr.wikipedia.org/wiki/Sarrac%C3%A9nie_pourpre
On peut aussi consulter le document InVS du 25 octobre 2001 "Utilisation du virus de la variole comme arme biologique"
http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=5912