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La Question des Vaccins
26 septembre 2011

Éradication de la variole : pourquoi l'échec de la vaccination ?

 

Le magnifique succès de la victoire sur la variole cache un terrible échec qu'il faudrait comprendre. En première analyse il apparaît comme étant celui de la vaccination de masse. Son échec ne peut plus être nié malgré des tentatives encore répétées aujourd'hui, à un très haut niveau comme on va le voir, pour lui attribuer le succès.

Les 2 mesures les plus importantes qui ont pris le relai de la vaccination de masse furent la vaccination des contacts suivie par l'isolement de ceux qui tombaient malades. Même si le problème pourrait encore se discuter et s'il faudrait multiplier les investigations, il apparaît de plus en plus vraisemblable que la vaccination des vrais contacts aurait en réalité exacerbé les épidémies de variole alors que l'isolement des contacts les auraient finalement contenues, permettant ainsi l'éradication de la maladie.

L'échec de la vaccination de masse masque sans doute celui de l'expertise qui n'a pas su ou voulu voir un problème pourtant criant : la vaccination des vrais contacts aggraverait la variole ou la déclencherait chez ceux qui étaient pourtant immunisés, provoquant ainsi un nombre "inattendu et sans précédent" de flambées, ce que l'expertise de l'OMS a voulu attribuer à la haute densité des populations alors qu'un siècle auparavant le même problème était apparu en France où la rumeur publique accusait le vaccin de "communiquer la variole en temps d'épidémie ", les experts de l'époque préférant l'attribuer au … génie épidémique...

Sur la variole, sa vaccination et son éradication j'ai enregistré environ 90 minutes en vidéo [20].

 

RAPPELS

Le document de 144 pages qui a servi pour la proclamation officielle de l'éradication de la variole le 8 mai 1980, le Rapport final de la Commission mondiale pour la certification de l'éradication, est désormais en ligne [0] depuis quelques mois (courant 2011) alors que la version papier est déclarée épuisée sur le site de l'OMS. Cette nouvelle accessibilité est évidemment une excellente nouvelle.

J'avais commenté ce rapport final dans un texte de 5 pages en ligne au format pdf [3]. Il est présenté sur ce blog à partir de mon article " L'éradication de la variole "  plusieurs fois complété [4].

Pour résumer : après l'échec des vaccinations de masse, la victoire sur la variole a été obtenue par la recherche active des malades, leur isolement, la recherche active des contacts avec des critères pertinents, la surveillance de leur température suivie de leur isolement en cas de fièvre, avant qu'ils deviennent contagieux. Comme ces contacts étaient aussi vaccinés ''à chaud'' j'avais soulevé le difficile problème des effets de cette vaccination sans l'avoir traité plus à fond.

C'est l'objet principal de ce nouvel article sur la variole : essayer de faire le point sur cette affaire avec les moyens actuellement disponibles. Les archives de l'éradication, ''en très mauvais état'' selon l'OMS, devraient être prochainement disponibles en ligne*. Elles pourront peut-être apporter des éléments nouveaux (pour moi et beaucoup d'autres...) pour confirmer ou infirmer les analyses que je vais faire ici.

* « Archives [15] 17 mars 2011

Lors de sa douzième réunion, le Comité consultatif a également évoqué l’accès aux archives OMS du programme d’éradication de la variole et la conservation de ces dernières. Les documents papier ont été conservés et les archives scannées ont été placées dans une base de données spéciale. Il est prévu de les mettre à disposition sur l’Internet. »

Voir aussi mon article sur les expérimentations animales menées depuis seulement quelques années et qui confirment au moins l'inefficacité du vaccin antivariolique en post-exposition :

http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2012/01/03/23148650.html

ainsi que mon article du 3 février 2012 sur l'épidémie "explosive" qui s'est produite au Bihar en 1973-74, faisant de 1974 "une année noire" pour la variole en Inde selon les termes de l'OMS. Epidémie explosive qui confirme totalement l'analyse faite dans cet article :

http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2012/02/03/23430717.html



'' La variole vaincue par la vaccination ! ''

Avec des nuances et des variantes, cette affirmation est répétée sur tous les tons et au plus haut niveau.

Premier exemple [1]

Il émane de la Confédération suisse et, plus précisément

1- du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) ;

2- de l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP) ;

3- du laboratoire SPIEZ .

 

Les affirmations ne font pas dans la nuance :

 

« Une campagne de vaccination de l'OMS a permis d'éradiquer la variole de la surface du globe.

Vers 1967, lorsque l'OMS a lancé sa campagne mondiale en vue d'éradiquer la variole, le nombre d'infections à la surface du globe s'élevait encore à 10 à 15 millions.

Après sa campagne de vaccination, l'OMS a déclaré en 1979 que la variole était

éradiquée dans le monde entier. »

 

Comme ce fut simple !!!

Néanmoins, comme les auteurs sont quand même informés de ce que fut la très difficile problématique de cette éradication, ils ajoutent :

 

« Les expériences faites lors de la période d'éradication ont montré qu'un système de surveillance rigoureux pouvait interrompre la chaîne de transmission dans la mesure où il est à même de réagir rapidement aux nouveaux cas de variole, où l'on dispose de l'infrastructure nécessaire à l'isolement des patients et qu'il est possible de pratiquer la vaccination systématique des cas-contacts. »

 

Le choix du mot expériences laisse sous-entendre qu'il s'agissait d'essais occasionnels et juste pour voir...alors que ce fut essentiel. Le discours se rétablit aussitôt pour affirmer la nécessité de la vaccination généralisée :

 

« Les modèles épidémiologiques de propagation de la maladie montrent toutefois que vu la situation immunologique qui prévaut actuellement en Europe, la vaccination systématique de l'ensemble de la population ou au moins de celle se trouvant dans les régions touchées serait nécessaire pour endiguer une épidémie »

 

La conclusion stratégique s'impose alors d'elle-même :

 

« Si une épidémie de variole se déclarait, la population devrait être appelée à se faire vacciner, à éviter les lieux de rassemblements et à respecter les consignes de comportement émises par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). »

 

Second exemple (décembre 2010)

Il s'agit d'un document OMS très pointu

''Analyse scientifique de la recherche sur le virus variolique 1999-2010''. [2]

faisant le bilan des recherches sur les virus varioliques entre 1999 et 2010. Il a servi de référence à l'Assemblée mondiale de la santé en mai 2011 pour fonder sa décision … de ne pas décider d'une date pour la destruction des stocks de virus des laboratoires où il est conservé. Des auteurs très bien informés qui écrivent :

«L’éradication de la variole montre qu’une prophylaxie

fondée sur la vaccination de masse

peut permettre d’éradiquer des maladies infectieuses. »



Pourtant, cette vaccination de masse fut un échec des plus cuisants que les auteurs ne peuvent évidemment ignorer comme ils le démontrent par des précisions curieusement formulées  :

 

« La politique de vaccination mise en œuvre à l’échelon mondial dans le cadre de ce programme mettait l’accent sur la surveillance de la maladie et a consisté notamment à adopter la méthode de vaccination en anneaux pour éviter la transmission interhumaine et endiguer les épidémies de variole. On pouvait ainsi identifier les nouveaux cas de variole, les mettre en quarantaine, puis vacciner les personnes en contact étroit avec les sujets infectés et les mettre également en quarantaine. »

 

Il est amusant de constater que la recherche active des malades et des contacts ainsi que leur isolement seraient une part de la politique de vaccination !!!

Notons aussi que l'isolement pratiqué n'a pas toujours été une mise en quarantaine : celle-ci s'applique à l'isolement collectif de tout un groupe de personnes ayant pu avoir un contact avec des malades mais où on ne cherche pas à distinguer entre ceux qui ont été contaminés et les autres.

Au contraire, par la surveillance quotidienne de leur température on pouvait isoler uniquement les contacts qui tombaient malades et cela avant qu'ils deviennent contagieux, la contagion ne débutant généralement que 2 jours après le début de la fièvre. Mais sur le terrain, les équipes pouvaient juger plus prudent (pour elles) d'isoler les familles avec le varioleux dans leur habitation plutôt que de prendre elles-mêmes le malade en charge...Ce qui a pu réellement se passer sur le terrain n'est pas aisé à connaitre et a pu être variable.

 

La vaccination des contacts aurait sauvé la situation ?

Si l'échec de la vaccination de masse est explicitement reconnu, le succès est alors attribué à la vaccination des contacts qui serait venue la compléter très efficacement. C'est le cas pour Pierre Darmon dans sa thèse au CNRS pour devenir historien de la médecine, ''La longue traque de la variole'' [5 ] :

 

«  Les vaccinations de masse furent renforcées par les ring vaccinations.

Isoler tout point chaud par un cordon serré de vaccinations

se révéla d'une totale efficacité »

 

Il faut reconnaître que l'efficacité de cette vaccination n'est nullement évidente a priori puisqu'elle est réalisée après la contamination dont la durée moyenne est 12 jours, le plus souvent entre 10 et 14 jours. On a voulu apporter à la fois des preuves épidémiologiques et immunologiques de cette efficacité. Nous allons voir qu'elles sont pour le moins contestables et très insuffisantes :

 

Les ''preuves'' épidémiologiques

Le procédé consiste à comparer les taux d'attaque secondaires chez les vaccinés et non vaccinés (taux d'attaque  secondaires : cas secondaires /contacts susceptibles ; voir les définitions en épidémiologie  [6]).

 

Mais le problème fondamental est qu'on ne sait pas distinguer un vrai contact d'un faux.

De fait on peut diluer les vrais contacts avec des faux dans des proportions aussi inconnues que variables.

Une image :

Vous ajoutez 10 volumes d'eau dans le whisky, quelques gouttes dans la bière et vous démontrez que la bière est plus chargée en alcool que le whisky ...Que dirait la répression des fraudes si vous annonciez le résultat sur les bouteilles de bière ?

Procédé à proscrire absolument !!!

Il est tout à fait possible de montrer en détail que c'est bien cela qui se produit. Je donnerai en complément plus de détails sur la façon dont opère ce procédé tout à fait illicite sur le plan scientifique.

Les ''preuves'' immunologiques

Dans un document InVS [7] du 25 octobre 2001 ''Utilisation du virus de la variole comme arme biologique " on peut lire (page 12 : § 3.5 et 3.3) :



« Des anticorps neutralisants sont réputés refléter le niveau de protection,

bien que cela n'ait jamais été validé sur le terrain »

Ils apparaissent : 

En primo-vaccination,  à partir du 10è jour

 Après revaccination : 7 jours 

 

 

L'un des principaux piliers de cette éradication, Donald Henderson, écrit dans un document OMS- 3 déc. 1971 p.5 [8] :

 

« Les anticorps neutralisants apparaissent vers le sixième jour de la maladie » 

 

Anticorps qui n'empêchent nullement la maladie de se poursuivre pendant encore 3 semaines...

Le même Henderson, (Henderson et al. Jama 1999   [9] ) écrit, dans un document cité par l'InVS ( [7] page 12 § 3.3) :

 

« Comme la réponse immunitaire à la vaccination se développe 4 à 8 jours plus tôt qu'après l'infection naturelle, la primo-vaccination dans les 3-4 jours suivant le contact

atténue ou même évite le développement de la maladie »

 

 

Ce serait bien de recompter les jours et d'éviter de faire des raisonnements avec l'immunologie qui n'est pas une science des plus exactes ...

 

Sur le même sujet Henderson écrivait en 1971 dans un document OMS ([8] p.12-13)

« étant donné que l'immunité produite par la primovaccination nait vers le huitième jour et que la période d'incubation est souvent de 12 jours ou plus, une vaccination réussie pratiquée dans les 24 ou 48 heures qui suivent l'exposition assurera le plus souvent une protection absolue.»

 

Il ajoute :

« Entre le 2ième et le septième jour : l'atteinte pourra être atténuée ; si la vaccination est plus tardive l'éruption variolique et la lésion vaccinale se développeront simultanément et indépendamment l'une de l'autre »

 

Le corps humain serait un tube à essai où le virus de la variole attendrait sagement que celui de la vaccine produise les anticorps qui viendront le bloquer ...

 

Contrairement à la période d'éradication les chercheurs disposent depuis peu de modèles animaux pour reproduire, de façon plus ou moins satisfaisante, la variole humaine, permettant ainsi des expérimentations. L'OMS a mis en ligne en décembre 2010 un document sur ces études :

 

 Analyse scientifique des recherches sur le virus variolique - 1999-2010 "

 

Il a présidé à l'Assemblée mondiale de la santé de mai 2011 pour qu'elle décide … de ne rien décider quant à la date de la destruction des stocks de virus variolique conservés par des laboratoires.

 

Sur le problème de la vaccination des contacts les auteurs se montrent pour le moins peu enthousiastes  :

« Si une flambée de variole éclate, il faudra procéder à des vaccinations après exposition »

Notons le il faudra qui paraît fataliste. 

« des travaux sont encore nécessaires pour valider cette stratégie. »

 On aurait pu penser que le succès contre la variole avait amplement validé cette stratégie.

« La vaccination après exposition pourrait réduire efficacement le nombre de victimes de la variole. »

Disons que c'est ce qu'on espère.

« Plusieurs études ont été consacrées à l’évaluation de cette possibilité en utilisant des modèles animaux »

Observons que c'est présenté ici comme une possibilité.

«  Le vaccin devrait être administré au plus tard un à deux jours après exposition »

C'est très court et en pratique rarement possible en raison des délais pour trouver les malades puis leurs contacts.

« Notre connaissance des paramètres immunologiques qui sont en corrélation avec la protection contre les poxvirus virulents est encore limitée »

C'est bien la preuve qu'on ne pouvait s'appuyer en 1970 sur des critères immunologiques pour démontrer l'efficacité de la vaccination des contacts.

 

La vaccination des contacts en échec

 

La vaccination des contacts à laquelle on voudrait attribuer le succès a souvent été mise en échec :

 

1949 : Un cas de variole au Royaume Uni dans un laboratoire :

 

« auto-inoculation par un agent le jour même où il avait été vacciné » (Rapport final de la commission mondiale [0] p.55)

Difficile de faire mieux en matière de vaccination de contacts et ce n'était pas sa première...

 

Échec au cours de l'épidémie de Vannes 1954-1955

 

Le Dr Guy Grosse, responsable de la lutte contre l'épidémie et qui avait été vacciné plusieurs fois auparavant, sera ''revacciné par prudence'' le 3 janvier 1955. Il débutera la variole 10 jours plus tard pour décéder le 24 janvier de la forme la plus grave de la maladie, la variole hémorragique appelée autrefois variole noire.

Son confrère André Amphoux non revacciné ''à chaud'' fera une variole qualifiée ''des plus frustres et larvée''.

Cette épidémie est décrite en détail [10] par un acteur de la lutte contre celle-ci, François Gourselas, dans "Une épidémie de variole en Bretagne 1954-1955 "

 

Échecs en Allemagne

 

En Allemagne le Dr Gerhard Buchwald, qui y était très connu, suivra de près les 11 importations de variole qui s'y étaient produites après 1945. Dans son ouvrage ''Vaccinations : le marché de l'angoisse "  [17] il décrit les 94 cas qui sont apparus en donnant les dates de leurs vaccinations ainsi que celles de l'apparition de la variole. Il a noté en particulier 5 cas de variole hémorragique chez 5 femmes vaccinées ''à chaud'' alors qu'elles avaient toutes reçu les 2 vaccinations obligatoires de routine auparavant.

 

1- Mme H. Eichholz : épidémie déclarée le 31/03/1961; décès le 10/04/61 10 jours après le rappel.

2- L’infirmière Elisabeth Sickmann (57 ans) avait reçu 2 rappels les 1/01/1962 et 6/01/1962, le premier n’ayant pas provoqué de réaction. Décès 14 jours après.

3-L’infirmière Martha Lehmann (48 ans) vaccinée avec succès le 1/01/1962, décès 47 jours après.

4-Anneliese Schnitzler (17 ans) vaccinée le 6/02/1962, décès 14 jours après.

5- L’infirmière Barbara Berndt 17 ans vaccinée le 17/01/1970, décès le 29/01/1970.

Confronté à ces observations et beaucoup d'autres, G. Buchwald posera d'abord une question :

Que se passe-t-il quand les virus de la variole et de la vaccine se rencontrent ? S'agit-il seulement d'une course d'anticorps comme on nous le dit aujourd'hui. Faut-il penser que le virus de la variole attendrait patiemment que le virus de la vaccine fasse produire les anticorps qui viendront le bloquer ?

Un siècle auparavant le Dr Bernard (de Cannes), intervenait ainsi [13] dans un congrès à Turin :



1880 Docteur Bernard (Cannes)

 On a vu souvent et j'ai observé moi-même des sujets vaccinés pendant la période d'incubation de la variole avoir en même temps une variole et une vaccine parfaitement distinctes »

Notes recueillies en 1879 présentées au Congrès international d'hygiène, à Turin en 1880



100 ans plus tard G.Buchwald décrit ainsi la variole hémorragique chez des vaccinés ''à chaud'' :



1980 Docteur Buchwald (Allemagne)

« pas de pustules varioliques ; de petites taches bleu-rouge. Le corps doit lutter contre 2 maladies, la variole et les virus inoculés »



Notons que le virus de la vaccine a conservé la capacité de se répliquer et c'est sans doute ce qui le rend particulièrement dangereux.



Hypothèse de Gerhard Buchwald

Même avec des vaccinations antérieures la vaccination des

vrais contacts pourrait aggraver ou déclencher la variole



Et si c'était là la raison des désastres reconnus par Donald Henderson, l'un des piliers de cette éradication ?

 

Donald Henderson (1999)

« L'éradication n'a été obtenue que de justesse.

Dans de nombreuses régions du monde, ses progrès ont oscillé entre succès et désastres

la décision n'étant souvent emportée que par les efforts, dignes de Don Quichotte,

des équipes sur le terrain. »

«  Eradication : Lessons From the Past », MMWR, vol. 48, supplément, 31 décembre 1999 [16]

 

Voici un exemple très intéressant qui s'est produit au cours de l'épidémie de  Düsseldorf en 1961-62 et rapporté par Gerhard Buchwald. Cette épidémie avait débuté le 13 décembre 1961 par un ingénieur revenant de l'étranger. Il contaminera son fils et son épouse qui tomberont malades les 29 et 31 décembre 1961. Deux infirmières de l'hôpital où ils étaient soignés seront revaccinées le 1er janvier 1962. L'une, Elisabeth Sickmann (57 ans), vaccinée plusieurs fois au cours de sa longue carrière, ne réagira pas à cette vaccination et sera à nouveau vaccinée avec une lymphe renforcée le 6 janvier, ce qui sera suivi de la réaction attendue. Elle débutera la variole le 14 janvier pour mourir de la forme hémorragique le 20.

Une autre infirmière Martha Lehmann (48 ans), vaccinée au moins 2 fois auparavant, avait été vaccinée ''avec succès'' le 1er janvier. Elle tombera malade le 2 février pour décéder le 17 de variole hémorragique.

Elle est donc tombée malade 33 jours après sa vaccination alors que les durées extrêmes de l'incubation sont 7-17 jours, ce qui signifie qu'elle avait été contaminée au moins 16 jours après sa revaccination ''réussie''.

Difficile dans ces conditions de discuter valablement sur un délai minimal qui serait suffisant pour être protecteur. Cela pourrait suggérer que les réactions immunitaires pourraient être écrasées, dans certaines conditions, par la rencontre explosive des 2 virus de la variole et de la vaccine.
 

 

1988 : l'expertise OMS se contredit pour les régions de forte densité

Le Rapport final de la Commission pour la certification de l'éradication de la variole a été suivi, 8 ans plus tard, par un très gros document OMS [11]. Ces 2 documents ont été dirigés par l'australien Fenner. Celui de 1988 était cité par le rapport InVS d'octobre 2001 et est maintenant en ligne [11] :

 

Selon ce que rapporte l'InVS, les stratégies de contrôle ont réussi dans ces régions car ''la transmissibilité y était limitée''. Plus loin on peut lire quel'immunité générale qui aurait été nécessaire pour faire aussi bien était ''proche de 100%''

Rappelons quand même qu'une immunité générale I nécessaire pour qu'il n'y ait pas d'épidémie correspond à un taux de reproduction de base R0 (nombre de personnes contaminées par un contagieux) qui ne dépasse pas 1/(1-I). Ainsi

 

I

95,00%

98,00%

99,00%

R0

20

50

100

 

ce qui est parfaitement incompatible avec une transmissibilité limitée

 

D'ailleurs le Rapport final s'opposait à R0 très grand. Il mentionne à plusieurs reprises que R0 avait été estimé ''entre 1 et 5 par des études minutieuses'' ( études faites à Madras et à Calcutta, régions de haute densité, sur des populations entièrement susceptibles comme il était encore possible d'en trouver avant le lancement du programme d'éradication - Rapport final p.38)

De plus, ce même rapport relate les constats suivants qui s'opposent à R0 grand :

''Les contacts vivaient sous le même toit et beaucoup échappaient à la maladie...

"La variole était une maladie à propagation lente ''

"L'idée selon laquelle la variole provoquait souvent des épidémies foudroyantes se révéla sans fondement."

Alors que R0 mesure justement la capacité d'accélération d'une épidémie.

Sur cette question des valeurs de R0 on peut lire un article de la revue La Recherche [12] :

« d'autres experts, comme Martin Meltzer, des CDC, avancent des taux moyens de transmission inférieurs à 2. Pour James Koopman, le taux est même de l'ordre de 1 car, selon lui, les études sont biaisées par la grande taille des épidémies considérées. »

On peut facilement comprendre cela : avec 10 cas initiaux indépendants et R0=5 on aura 50 cas secondaires dans une population non immunisée. Avec 1 seul cas initial et R0=50 on aura aussi 50 cas secondaires. Mais alors que dans le premier cas il suffira d'avoir 80% d'immunisés bien répartis pour empêcher l'épidémie de se développer, il en faudra 98% dans la seconde situation.

Il ne faut pas oublier non plus que cette valeur n'est pas attachée au seul virus. Elle dépend beaucoup des mœurs de la population. En particulier, on ne peut comparer des habitations de l'Inde du nord avec un hôpital européen des années 1950-1960 dans lequel la circulation des personnes (visiteurs, personnels, salles communes) pouvait y être en définitive beaucoup plus importante.

Ce que dit le document OMS de 1988

Maintenant que ce document est en ligne [11] on peut lire ce sur quoi s'appuyait l'InVS quand elle écrivait à propose du R0 grand :

« Ceci a été confirmé par les faits lors de la campagne mondiale d'éradication (Smallpox and its eradication pages 196-197) »

Cela renvoie donc au paragraphe sur le facteur démographique qui nous présente des données sur la relation entre la densité de la population et la durée des épidémies de ... rougeole !!!

D'une part, la rougeole et la variole sont très différentes du point de vue de la propagation et d'autres part la durée d'une épidémie ne permet nullement de caractériser la valeur de R0. Qu'une épidémie se prolonge plus longtemps dans une population dense et nombreuse que dans une autre clairsemée et rare c'est assez compréhensible mais ne répond pas à la question.

La même page 197 nous montre aussi un tableau pour école primaire : avec 80% d'immunisés, si la densité au km² est 500 il y aura 100 personnes non immunes ; avec 100 personnes au km² il n'y en aura plus que 20 … etc (ils en mettent 25 comme ça !!!). On devine la suite de l'argument.

Mais les 100 personnes non immunes dans le km² autour du malade ne se précipitaient pas dans sa chambre pour lui prodiguer leurs encouragements ! Rappelons que la maladie débutait par une fièvre intense qui ne permettait pas au malade de se déplacer (variole majeure). Il ne devenait contagieux que 2 jours plus tard avec le début de l'éruption qui le rendait repoussant. Aussi, en l'absence de ventilation, pratiquement seules les personnes qui s'occupaient directement du malade ou qui lui avaient rendu visite, comme l'écrit d'ailleurs le Rapport final, pouvaient être contaminées.

De fait, ce nombre était, sauf exceptions, pratiquement indépendant de la densité de la population. Bien entendu ces considérations ne s'appliquent pas aux hôpitaux.

Par contre, une population importante permettait d'avoir de nombreux foyers simultanés.

 

Les faits auxquels le rapport InVS fait allusion sont relatés ainsi dans le document OMS (page 197) :

 

«In 1967 there was a vaccination coverage of 80.8% in the Matlab Thana, an area of about 194 square kilometres in Bangladesh. The population density was 582 per km², so that the density of unvaccinated persons was 112 per km². In that year 119 cases of smallpox were reported. This is not surprising »

 

Si cela était aussi évident, pourquoi n'avaient-ils pas vu ce problème avant de lancer le programme d'éradication en affirmant qu'ils étaient absolument certains d'obtenir la victoire en 4 ou 5 ans de vaccinations massives au taux de 80% ? Non, il s'agit ici d'une interprétation d'un fait et non d'un fait. Ce qu'ils ont observé peut s'interpréter autrement.

 En Conclusion : les arguments avancés ne permettent pas d'affirmer que R0 était grand dans les zones de haute densité de population.

Confirmation : en 1973 en Uttar Pradesh, dans des régions de haute densité et que le Rapport final nous dit être peu vaccinées, les prospections particulières avaient trouvé 1525 poussées pour 5989 cas soit en moyenne 3,93 cas par poussées. Cela implique qu'en moyenne il y avait au plus 3 cas secondaires associés à 1 cas initial. Comme l'immunité était très faible le R0 ne peut être beaucoup plus élevé que le nombre de cas secondaires. (Avec 50% d'immunisés bien répartis et en supposant que l'hypothèse Buchwald ne s'applique pas, cela donne R0=6.)

 

Voici une confirmation de poids puisque Henderson écrivait dans un document daté de 1971 et aujourd'hui sur le site de l'OMS  [8] page 7 (Prévention et endiguement pages 6-7) :

 

« On est aisément venu à bout de la variole même dans des régions où moins de la moitié de la population était vaccinée. »

 

« Chaque varioleux ne contamine en moyenne

que 2 à 4 personnes » 

 

 Voici une observation relatée par un médecin indien directeur des services de santé (document en ligne sur le site de l'OMS  [19]). Il a été constaté que même avec 97% de vaccinés la variole continuait à se transmettre :

Page 16 :

Observations au cours des prospections spéciales au Rajasthan (Dr Mahendra Singh)
 
« nous avons trouvé une transmission active avec une

couverture vaccinale certifiée de 97%.

Comme il est difficile de contacter et de vacciner chaque personne pour obtenir une couverture vaccinale complète à 100%, l'importance de la surveillance, les notifications précoces et la prompte mise en place des mesures de confinement 

est le SEUL moyen

pour arrêter la transmission de la maladie ».

 

L'hypothèse ''Buchwald'' validée par l'expertise OMS ?

On peut envisager que même à son insu cette expertise OMS aurait en définitive validé l'hypothèse de Buchwald. En effet, comment font-ils pour obtenir R0 très grand ? Par un raisonnement.

Prenons un exemple avec 5 cas secondaires par cas initial et 80% d'immunisés. Il faut alors R0=25 (I=96%) pour que ces 5 cas secondaires apparaissent parmi les 20% de non immunisés (susceptibles).

MAIS ATTENTION, c'est un raisonnement et non un fait car les 20 contaminés supposés, en plus des 5 cas observés, n'ont jamais été vu puisqu'il était impossible de savoir si une personne avait été contaminée, sauf si elle faisait la variole.

Ce raisonnement est fait sous la condition implicite que l'hypothèse " Buchwald'' soit fausse !

En effet, si cette hypothèse est vraie à 100% (tout vrai contact vacciné ''à chaud'' fait la variole) et qu'on vaccine tous les vrais contacts, R0 est égal au nombre de cas secondaires (tous les contaminés tombent malades).

Comme cette même expertise invalide en fait la conclusion ''R0 très grand'' à laquelle elle arrive par ce raisonnement, on pourrait en déduire assez logiquement que l'hypothèse''Buchwald'' n'était pas fausse !!!

Notons cependant que le raisonnement suppose aussi que les immunisés se répartissent de façon aléatoire parmi les contacts du cas.

Notons aussi qu'avant de lancer le programme d'éradication, R0 avait été estimé entre 1 et 5 par des études minutieuses réalisées dans des régions de hautes densité (Madras, Calcutta) et sur des populations entièrement susceptibles. R0 est alors égal au nombre de cas secondaires observés. Plus tard il n'était plus possible de trouver de telles populations. Il fallait alors faire un calcul tenant compte du nombre d'immunisés. Le problème est alors que si l'hypothèse ''Buchwald'' est vraie, les immunisés vaccinés ''à chaud'' perdent leur immunité.

On peut éradiquer la variole avec 80% de vaccinés

Ce sont ces observations qui avaient conduit les autorités sanitaires de l'OMS à annoncer un peu précipitamment dès 1958, mais en toute confiance, qu'il allait être possible d'éradiquer la variole en vaccinant seulement 80% de la population :

Conseil exécutif OMS, Janvier 1959

« il a été démontré

que l'éradication de la variole dans une zone d'endémicité

peut être obtenue par la vaccination ou la revaccination effective

de 80% de la population en l'espace de quatre à cinq ans »

Rapport final -Annexe 4 – p.79 [0]

Repris par l'Assemblée mondiale de la santé – mai 1959



Assemblée mondiale de la santé – mai 1960

« Convaincue du rôle essentiel de l’immunisation active, l’OMS a décidé en 1958 d’assurer l’éradication de la variole par des campagnes massives de vaccination.

Ce n’est pas une tâche d’une difficulté insurmontable et la décision est parfaitement conforme aux possibilités réelles.

Nous pouvons être tout à fait certains : les prochaines années nous apporteront la victoire.» 

 

Rétrospectivement on pourrait dire que ces experts vendaient la peau de l'ours et qu'il roulaient un peu, beaucoup... les mécaniques...c'est le moins qu'on puisse dire !

Mais cela confirme que même dans les régions de haute densité de population, la transmission restait modérée. Il n'est pas raisonnable de penser qu'ils auraient pu faire une erreur d'évaluation aussi énorme entre R0 ne dépassant pas 5 le plus souvent et R0 pouvant être très grand alors que les observations avaient été faites sur des populations entièrement susceptibles, là où R0 est directement observable.

On devrait bien évidemment accordé son crédit aux observations plutôt qu'à des conclusions reposant sur une hypothèse implicite (''Buchwald'' est fausse) que les auteurs n'ont même pas envisagée.



Vraies ou fausses flambées ?

La question est de savoir si les énormes flambées observées au niveau des cas notifiés étaient de vraies flambées ou étaient la conséquence d'une meilleure notification liée à des prospections particulièrement efficaces ? Voici les valeurs notifiées pour l'Inde :

Année

1970

1971

1972

1973

1974

1975

Cas notifiés

12800

16200

27400

88000

180000

1436



Après la formidable flambée de 1973-1974 avec des poussées qualifiées "d'inattendues et sans précédent"  par le rapport final, le dernier cas sera observé en mai 1975. Si ces poussées étaient seulement liées à une meilleure notification cela voudrait dire que ces cas se produisaient aussi les années précédentes et que ces poussées n'étaient donc qu'apparentes.

Il faudrait alors admettre qu'il y avait ces années là au moins 150000 cas non notifiés. Si les épidémies se sont ensuite rapidement arrêtées en 1975 c'est parce que les malades étaient isolés. Mais les années précédentes ça ne pouvait pas être le cas puisqu'ils étaient ignorés. Ils auraient donc fait des petits, ce qui aurait dû donner des centaines de milliers de cas supplémentaires qui seraient passé inaperçus alors qu'une campagne nationale d'éradication avait été lancée en 1962. Cela devient très peu vraisemblable et accrédite au contraire qu'il s'est produit en 1973-1974 une véritable flambée de cas même s'il y avait aussi une sous-notification importante. Il y a de la place pour les deux. (voir mon article du 3/02/2012 sur la variole au Bihar en 1973-74 où l'OMS reconnait qu'il s'agissait de véritables flambées même s'il y avait de la sous-notification).

 

Beaucoup de ces cas étaient-ils des contacts ?

La question se pose alors de savoir si beaucoup des cas notifiés en 1973-1974 étaient des contacts ou des malades derrière lesquels on avait couru. Si c'étaient des contacts ils avaient été vaccinés ''à chaud''.

J'ai conservé un article de Sciences et Vie publié au début de l'année 1974 qui faisait le bilan de 1973 pour la variole en Inde. On y lit ceci (lire l'article en annexe) :

 

«Situation critique en Inde :

 Selon le Conseil indien de la recherche médical le vaccin contre la variole est devenu inefficace en Inde. 20000 morts en 1973 »

 

Mais ce Conseil se serait-il exprimé de cette façon si beaucoup de ces cas avaient été non vaccinés comme le Rapport final  voudrait le suggérer ? Au contraire ce communiqué ne peut se comprendre que si beaucoup étaient des vaccinés récents pour justifier le est devenu inefficace.

De plus, on sait que l'Inde avait pratiquement abandonné à l'époque la vaccination de routine car avec 600 millions d'habitants et 21 millions de naissances par an c'était le tonneau des Danaïdes*. Elle concentrait ses efforts sur la recherche des nouveaux cas, leur isolement rigoureux, la recherche des contacts, leur vaccination et leur surveillance. Cette activité mobilisait de nombreuses équipes pendant de longues durées.

 

*Voir à ce sujet la vidéo sous-titrée [14] de Larry Brilliant, un médecin qui, alors qu'il était en voyage de noces en Inde, s'était fait embaucher par l'OMS pour participer à la campagne d'éradication de la variole. Il dit avoir vu le dernier cas mortel de variole en Inde. Il montre la photo d'un nourrisson atteint par la variole, photo imprimée à 2 milliards d'exemplaires pour la montrer aux populations et inciter celles-ci à signaler des cas.

 

Il devient donc très vraisemblable que ces vaccinés récents qui faisaient la variole étaient des contacts. L'accroissement du nombre de cas pouvant alors s'expliquer par le fait que beaucoup d'entre-eux auraient évité la variole grâce à leurs vaccinations antérieures (voire grâce à une ancienne variole) et que ce serait effectivement cette vaccination supplémentaire qui serait la cause de ces flambées, confirmant ainsi l'hypothèse de Buchwald.

Voir aussi en complément de cet article mon article en PDF sur des  épidémies de variole Epid_miesVariole   [18] ( Sumatra, Inde, Philippines* ).

* Sur l'épidémie de 1918 aux Phiippines, et pour ne pas modifier mon texte pdf, j'ajoute ici une nouvelle référence datant en fait de juin 1929 "Smallpos and vaccination - Eberson", document aujourd'hui scanné et qui donnait à l'époque une explication pour le moins curieuse de cette épidémie. C'est page 403 : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1656190/?page=3

L'explication est curieuse ca même en admettant qu'il avait été pratiqué de fausses vaccinations la variole ne faisait pas autant de victimes avec une létalité aussi énorme de 65% en l'absence de vaccination comme l'attestent les témoins d'avant l'époque de la vaccination.

 

Une étrange anomalie

Le rapport final de 1980 révèle d'ailleurs une singulière anomalie. Son annexe 4 (pages 77-87) rapporte les ''résolutions du Conseil exécutif de l'OMS et de l'Assemblée mondiale de la santé relatives à la variole'' sans discontinuer entre mai 1958 (onzième Assemblée mondiale de la santé) et mai 1978 (trente et unième Assemblée mondiale) qui saluait la victoire sur la variole. Sans discontinuer, sauf entre mai 1973 où l'Assemblée mondiale s'inquiétait de ce qui commençait à se produire en Inde :

« Notant toutefois avec inquiétude que, dans quelques zones des pays où la variole endémique persiste, la situation apparaît actuellement plus grave que les années précédentes »

et mai 1975 où l'Assemblée mondiale se félicite des succès obtenus. Manquent les résolutions de janvier 1974 et 1975 du Conseil exécutif de l'OMS ainsi que celle de mai 1974 de l'Assemblée mondiale. Ces résolutions ne pouvaient passer sous silence la situation extrêmement critique en Inde à ces moments là. Qu'elles n'aient pas été retenues dans cette annexe ne peut pas être le fait d'un oubli. Faut-il envisager qu'elles n'existent pas ? Il suffit de lire les résolutions pour se rendre compte que ce serait invraisemblable.

 

ADDITIF (9 octobre 2011)

Je viens de découvrir sur le site de l'OMS le volume contenant les résolutions du Conseil exécutif et de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) pour les années 1973-1984 à l'adresse suivante :

http://whqlibdoc.who.int/wha_eb_handbooks/9242652067_Vol2.pdf

  «La présente édition cumulative du Recueil qui couvre la période 1973-1984 constitue le Volume II sous sa forme définitive»

{ puis cliquer sur la page 159 pour accéder aux textes ...}

{Pour le volume I regroupant les résolutions de 1948 à 1972 :

http://whqlibdoc.who.int/wha_eb_handbooks/9242652067_Vol1.pdf

Les résolutions concernant la variole  sont regroupées à partir de la page 159 dans le Volume II (89 pour le Volume I). On y trouve successivement la résolution du Conseil exécutif de janvier 1973, de l'AMS de mai 1973. Puis, comme dans l'annexe 4 du Rapport final on saute aussitôt à la résolution de l'AMS de mai 1975 !!!

Évidement ce fut d'abord une déception car j'avais passé beaucoup de temps pour dénicher ce document. MAIS que peut-on en penser ?

1- Le Conseil exécutif et l'AMS n'auraient exprimé aucune résolution sur la variole pendant toute cette période particulièrement cruciale et inquiétante et alors que la fin du film n'était pas connue, ni surtout aussi proche ? Compte tenu du fait qu'il y a eu des résolutions de l'AMS toutes les autres années, sans discontinuer de 1958 à 1980 inclus, cela me parait IMPENSABLE, IMPOSSIBLE même.

En effet ces résolutions relataient les échanges de cette Assemblée sur les problèmes posés par le programme d'éradication de la variole. Il est évidemment IMPOSSIBLE que cette Assemblée n'en ait pas discuté, d'autant plus que l'Inde était représentée et a certainement fait état de la situation catastrophique dans certaines régions de ce pays. Il est même très vraisemblable que l'Inde ait fait état du communiqué du Conseil indien de la recherche médical jugeant que le vaccin était devenu inefficace dans ce pays, attestant par la même que beaucoup de cas se produisaient chez des vaccinés récents.

De plus l'OMS comme l'AMS se comportaient dans ses résolutions comme des entraineurs encourageant leurs joueurs qu'étaient les Etats en lutte contre la variole : remerçiant les Etats qui offraient des vaccins, félicitant ceux qui avaient réussi ou qui progressaient, encourageant les autres etc". Difficile d'imaginer un silence de 2 ans en pleine tourmente et alors que le sort du programme d'éradication était en train de se jouer. Non, ce n'est pas possible, du moins c'est ma conviction après avoir lu toutes ces résolutions. J'invite donc le lecteur à en faire autant et à décider ensuite pour lui-même.

2- Qu'en penser alors ? Ce que j'écrivais déjà avant d'avoir trouvé ce recueil et qui se trouve ainsi fortement confirmé avec un niveau d'occultation que je n'osais envisager :

Compte tenu du communiqué du Conseil indien de la recherche médical, il est hautement vraisemblable qu'il  était fait allusion dans ces résolutions au fait que beaucoup des cas apparus en Inde en 1973 étaient des vaccinés récents alors que le Rapport final voudrait  attribuer ces flambées au fait (p. 47) :

« qu'il restait toujours une masse de non-vaccinés constamment grossie par le grand nombre des nouveaux-nés. Par conséquent, même lorsque la couverture de vaccination atteignait 85 à 90%, objectif pourtant difficile à atteindre, il restait dans les États d'endémicité une population chiffrée en dizaine de millions chez qui la transmission de la variole se perpétuait facilement. »

Il y avait alors eu  une incompatibilité notoire entre le contenu de ces résolutions et la volonté manifeste de l'OMS et des rapporteurs du Rapport final de ne pas risquer d'écorner le mythe vaccinal. Cela me parait suffisant pour expliquer une telle occultation à un niveau aussi élevé. C'est du niveau du secret militaire.

Notons aussi que cette affirmation suggérant que les épidémies se propageaient dans les zones très peu vaccinées et peuplées est en contradiction avec l'affirmation du même rapport final qualifiant,  quelques lignes auparavant, une telle flambée d'inattendue et sans précédent. En effet, ces zones mal vaccinées et fortement peuplées existaient forcément les années précédentes, impliquant que ces flambées existaient aussi mais seraient restées ignorées.

Ou alors, si vraiment cette résolution de la 26ième Assemblée mondiale de la santé de mai 1974 n'avait jamais existé, ce serait que les Etats et l'OMS n'auraient pu tomber d'accord sur un texte, la raison pouvant être alors, très vraisemblablement, celle que je soulève ici. 

Tout cela fait quand même 3 très grosses anomalies relatives aux seules années 1973-1974 pour la variole en Inde, c'est beaucoup !

Pour régler la question il faudrait avoir des informations sur le statut vaccinal des 88000+180000 cas notifiés en 1973-1974. Ou, plus simplement, combien y avait-il de contacts parmi eux. Le rapport final est totalement muet à ce sujet, se contentant de dire qu'il y avait beaucoup de non vaccinés mais sans dire si c'étaient eux qui, pour l'essentiel, expliquaient les chiffres de 1973-1974 alors que cette situation existait aussi les années précédentes.

Complément : la variole et la vaccination des contacts au 19è siècle en France

J'ai regroupé dans un article PDF plusieurs textes en relation avec ce thème et aujourd'hui aisément accessibles. On y découvre que l'hypothèse de Buchwald était déjà la rumeur publique et que les experts la formulait même si c'était pour l'écarter aussitôt sans autre argument qu'un revers de main. On y découvre aussi que la France avait connu, un siècle avant l'Inde, un phénomène analogue. Difficile alors d'en attribuer la raion, sans plus de recherches, à la densité très élevée de la population :

Variole au 19è siècle en France  https://storage.canalblog.com/56/75/310209/68965169.pdf

Autre PDF complétant cet article sur les épidémies de variole [18]

[0]http://whqlibdoc.who.int/publications/a41464_fre.pdf

[1] http://www.labor-spiez.ch/fr/dok/fa/pdf_f/pocken_f_11_09.pdf

[2] http://whqlibdoc.who.int/hq/2010/WHO_HSE_GAR_BDP_2010.3_fre.pdf

 

Ce document est complété par 2 autres sur les mêmes thèmes :

- Examen des recherches sur la variole par le Comité consultatif

http://www.who.int/csr/resources/publications/WHO_HSE_GAR_BDP_2010_4/fr/

- Le point sur les vaccins antivarioliques et les modèles animaux :

http://whqlibdoc.who.int/hq/2010/WHO_HSE_GAR_BDP_2010.5_fre.pdf

(il suffit de remplacer dans l'adresse le 3 par un 4 ou un 5)

[3] https://storage.canalblog.com/44/69/310209/46341859.pdf

[4] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2007/06/21/5380719.html

[5] ''La longue traque de la variole'' Collection Pour l'Histoire chez Perrin – 1985

[6] http://www.santepublique.org/fc/index.php/%C3%89pid%C3%A9miologie_des_maladies_transmissibles

[7] http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=5912

[8] http://whqlibdoc.who.int/smallpox/WHO_SE_71.28_fre.pdf

[9] http://jama.ama-assn.org/content/281/22/2127.full

[10] http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx2004x038x001/HSMx2004x038x001x0099.pdf

[11] Fenner and all Smallpox and its Eradication – 1988

Il est en ligne par chapitre. L'adresse de la présentation  : http://whqlibdoc.who.int/smallpox/9241561106.pdf 

qui donne les liens vers les 31 chapitres et leurs pages (1421 pages !!!)

 Pages 64-65 du chapitre 1 il y a un passage sur la vaccination des contacts :

« vaccination must also be discussed as a form of prophylactic treatment, for it also modified the progress of the disease in persons vaccinated during the first few days of the incubation period.

 

The precedent for this concept was Pasteur's demonstration of protection against rabies by vaccination during the incubation period.

 

The different time-scales of the pathogenesis of vaccinia and variola provided hope that such prophylactic treatment, if carried out during the first week of the incubation period of smallpox, might ameliorate or sometimes abort the disease. »

[12] http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=5479

[13] http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54497483/f33.image

[14] http://www.ted.com/talks/lang/fre_fr/larry_brilliant_wants_to_stop_pandemics.html

[15] http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA64/A64_17-fr.pdf

[16] www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/su48a6.htm

« Despite this, eradication was achieved by only the narrowest of margins. Its progress in many parts of the world and at different times wavered between success and disaster, often only to be decided by quixotic circumstance or extraordinary performances by field staff »

Bonne Traduction : http://www.polio-vaccine.com/fr/eradication/variole.html

[17]  Vaccinations le marché de l'angoisse - Dr Gerhard Buchwald - traduction française Alain Bernard

Edité par  l'association ALIS - Disponibilité :  http://www.alis-france.com/librairie_2.php

[18] Mon article PDF "Parmi les épidémies de variole" https://storage.canalblog.com/14/40/310209/69981297.pdf

[19] http://whqlibdoc.who.int/smallpox/SE_WP_70.12.pdf

[20] Mes vidéos sur la variole :

http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2013/04/04/26834641.html

 

 

Annexe

Contenu de l'article de Sciences et Vie

 

Médecine

 

Situation critique de la santé en Inde

 

Selon le Conseil Indien de la recherche médicale, le vaccin contre le choléra est devenu inefficace dans ce pays de même que celui contre la variole.

Il y a eu en 1973, 35000 cas de choléra contre seulement 10000 en 1968 et, toujours en 1973, la variole a tué 20000 personnes.

De plus, la pharmacopée classique est devenue impuissante contre des maladies comme la tuberculose, la lèpre, la filariose et d'autres maladies à virus.

A l'Institut Pasteur on nous a déclaré tout ignorer d'une diminution d'efficacité du vaccin anti-variolique. Néanmoins, aux récentes journées internationales de Bamako, il a été fait mention d'une « variole du singe » en Afrique seulement, maladie transmissible à l'homme. Il faudra donc peut-être mettre au point un nouveau vaccin contre cette maladie apparemment nouvelle.

Quant au vaccin contre le choléra, l'Institut Pasteur espère en effet, sortir bientôt un nouveau produit.

Mais que valent les vaccins sans un minimum d'hygiène.

 



 



 

 

les dogmes et slogans qu'ils ont appris

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Commentaires
A
Pour les flambées de cas lors de l'introduction de la vaccination, peut-être aussi que les chiffres de cas ont été volontairement augmentés afin de pouvoir présenter au grand public une plus grande amélioration les années suivantes. Si on a 100.000 cas l'année avant l'introduction de la vaccination, puis 200 ou 300.000 cas l'année de l'introduction, l'orthodoxie médicale peut dire ensuite que lors de l'introduction du vaccin, il y avait 300.000 cas et que "grâce" à la vaccination, on est rapidement descendu à 50.000 cas. Bien sûr, on ne présente pas les chiffres 5 ans avant la vaccination.<br /> <br /> <br /> <br /> A part ça, personnellement, je ne crois pas à la pathogénicité des microbes. J'en parle ici :<br /> <br /> <br /> <br /> www.repenser-la-medecine.com
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