Mieux connaître le nouveau président du Comité technique des vaccinations
Avec la
publication du calendrier
vaccinal 2008 dans le BEH du 22 avril 2008 c’est d’abord l’occasion de voir
à l’œuvre le nouveau président du CTV, le professeur Daniel Floret, qui signe
l’éditorial de ce BEH.
Daniel Floret
avait été élu président du CTV en septembre 2007. Ma première impression est
que son style est plus convivial et détendu que celui de son prédécesseur
Christian Perronne. Pour faire un peu plus connaissance avec lui disons d’abord
qu’il est Chef du service d'urgence et de réanimation pédiatrique à
l'hôpital Edouard-Herriot à Lyon.
Quand Le président du CTV parle des vaccinations
Le
15 février 2008 Lyon
Capitale avait interviewé Daniel Floret sur les vaccinations :
« Lyon Capitale : Que pensez-vous du procès fait au vaccin
contre l'hépatite B ?
Daniel Floret : C'est incompréhensible car la relation
entre vaccination et sclérose en plaques est niée par la communauté
scientifique mondiale. Les cas de sclérose en plaques n'ont d'ailleurs pas
augmenté depuis les vaccinations. La seule réalité est qu'il y a eu des vaccinations
chez des adultes qui n'étaient pas visés par les recommandations.
Pourquoi des adultes, non visés par les recommandations, ont été
vaccinés ?
On peut en discuter effectivement. Si la justice estime que ce fait est lié à
une com' excessive des firmes pharmaceutiques, il est alors légitime qu'elle
puisse s'intéresser à ce problème. Après, encore une fois, il n'existe aucun
lien de causalité entre la sclérose en plaques et le vaccin de l'hépatite B.
De plus en plus de personnes deviennent anti-vaccins...
Ils ne représentent que 5% de la population ! Quand on regarde les chiffres
d'incidence de la diphtérie ou de la polio, par exemple, avant et après les
vaccins, on ne peut pas dire que ce n'est pas efficace. »
Le moins qu’on puisse dire est que notre nouveau président
du CTV ne s’embarrasse pas de subtilités dans l’analyse des faits ! Pour
la SEP et la vaccination hépatite B les experts n’ont jamais dit qu’il n’y
avait pas de lien mais seulement qu’un lien éventuel ne pouvait être prouvé
avec les données dont on disposait et même qu’on ne pouvait écarter la
possibilité d’un lien qui, s’il existait, serait seulement pour un petit nombre
de cas. J’ai rappelé tout cela dans plusieurs articles de ce blog :
« Il existe une sous notification très nette
des effets indésirables des vaccins. Le calcul bénéfice-risque de la
vaccination hépatite B a été très contesté en France. Mais avait-on toutes les
données pour soutenir ce discours ? »
Nous allons alors entrer en France, poursuit Mme A.
Castot, dans une véritable crise sanitaire avec une campagne médiatique, des
témoignages publiques de victimes, l’interpellation de l’Etat et les premiers
procès au tribunal de Nanterre. Elle tente alors « d’expliquer ce
dérapage » :
1- « On a compris qu’il existait un risque mal identifié. » Il y avait « obligation
d’aller à l’Europe mais on n’a pas été suivi au niveau européen ».
2- Insuffisance
du dispositif mis en place : la première étude commence en octobre 1997 et
débouche sur « une association causale mal établie, avec des enquêtes
épidémiologiques qui ont tardé. Si les résultats sont convergents, ils ne sont
pas significatifs. Pour l’Afssaps, la conclusion principale de ces enquêtes
sera qu’on ne peut écarter un risque faible ».
Ce fut d’ailleurs la conclusion de la réunion de
consensus de novembre 2004, présidée par le professeur Marc Brodin.
Puisque l’objectif de ce blog
n’est pas de critiquer vaccins et vaccinations mais d’étudier les discours qui
sont tenus sur eux afin d’en dépister les lacunes, les incohérences, les
contradictions et les affirmations péremptoires, avec ce nouveau président du
CTV y’aura du boulot pendant quelques
années !!! Dommage que je ne sois pas payé !
Les enfants gardés à la maison sont moins malades
Voici, lu sur papamamanplus, les résultats d'une étude publiée en mai 2000 par Daniel Floret, réalisée auprès de 1000 enfants et comparant avec leur mode de garde les infections O.R.L. dont ils souffraient.
Ses conclusions sont les suivantes :
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Les enfants gardés à domicile ont en moyenne 0,75 infections ORL contre 3,47 pour les enfants gardés en crèche. Ils sont 23 % à avoir des otites contre 43 % s'ils sont gardés en crèche. |
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Le risque infectieux est d'autant plus élevé que l'enfant est jeune : si la première infection survient avant l'âge 3 mois, le risque d'infections à répétition et d'otites est multiplié par 3,6. A l'inverse, au delà de 18 mois, un enfant a 6 fois moins de risques de souffrir d'infections à répétition. |
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L'enfant s'habitue à la crèche : le risque d'infection est divisé par 2,5 après 3 mois de fréquentation. Il est divisé par 3,2 après 6 mois de fréquentation. |
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L'enfant vivant en crèche reçoit trop d'antibiotiques et développe des résistances : sur 54 enfants ayant eu des otites à pneumocoques résistant à la pénicilline, 48 % fréquentaient une crèche et 28 % vivaient chez eux. |
La méningite à Lyon
Daniel Floret s’est tout récemment
illustré dans les médias à propos des cas de méningites à Lyon parmi des
étudiants en médecine. C’est lui qui s’est ainsi retrouvé aux premières loges
dans cette affaire dont voici les faits :
Mercredi 26 mars 2008 :
Un jeune homme de 20 ans avait enchaîné deux soirées, une avec sa promo de deuxième année de pharmacie dans un restaurant du Vieux Lyon, l’autre dans un bar sur les quais de Saône où se déroulait une autre fête organisée par les étudiants en médecine. Deux jours plus tard, il partait en week-end en Isère pour un stage de sport. Le samedi matin, son entraîneur l’a découvert, mort, dans son lit. L’étudiant est décédé d’une forme de méningite foudroyante. Dans les jours qui ont suivi deux autres cas ont été identifiés, sur deux étudiantes, en pharmacie et en médecine. L’une d’entre elles est dans un état sérieux, selon les médecins. Toutes deux étaient aux soirées du 26 mars. Vendredi, les autorités sanitaires ont organisé une large campagne de traitement par antibiotiques prophylactiques
Selon la terminologie médicale les infections à méningocoques se transmettent par des contacts «prolongés et rapprochés» Plus précisément «Il faudrait avoir été à un mètre de la personne pendant une heure durant», résume le professeur Daniel Floret, expert à la cellule de crise sur les infections à méningocoques auprès du ministère de la Santé. Les étudiants étaient nombreux, dans des lieux confinés, ils ont dansé, transpiré… . Les autorités sanitaires veulent éviter un affolement général et tiennent à ne pas trop élargir le nombre de personnes traitées aux antibiotiques.
«Si on utilise l’antibiotique de façon massive, cela va augmenter la résistance des germes, on ne veut pas prendre ce risque», explique le professeur Daniel Floret.
L’enquête épidémiologique n’a pas permis d’identifier la source de contamination. Il s’agit vraisemblablement d’un porteur sain, présent à l’une des deux soirées. Certaines personnes (les porteurs sains, donc) peuvent en effet avoir le germe sans développer la maladie et sont contagieuses sans le savoir.
Ce type de méningocoque, pour lequel il n’existe pas de vaccination, se loge dans le larynx où il peut demeurer une dizaine de jours. Lorsqu’il passe à travers les muqueuses dans l’organisme, il peut entraîner différents types de symptômes. Généralement, en quelques heures, une forte fièvre, des maux de tête, des vomissements et, caractéristique de cette maladie, des tâches violacées sur la peau. Il peut aussi provoquer, dans sa forme la plus grave, des septicémies. C’est ce qui s’est produit pour l’étudiant, qui a succombé en quelques heures.